Le Télégramme / vendredi 15 novembre 2019
La chambre de l’instruction de la cour d’appel de Rennes a constaté, ce vendredi matin, « les irrégularités » dans le mandat d’arrêt européen émis à Gênes le 6 juillet 2019 à l’encontre de Vincenzo Vecchi. Elle demande la remise en liberté du militant anti-capitaliste italien. Il devrait sortir de prison ce jour.
Sur le parvis du Parlement de Bretagne, à Rennes, où siège la cour d’appel, des cris de joie se sont propagés parmi la centaine de membres du comité de soutien réunis pour attendre la décision.
Tout sourire, les trois avocats de Vincenzo Vecchi sont venus expliquer à ses amis la décision de la cour. « C’est exceptionnel », a indiqué Me Catherine Glon. « L’annulation d’un mandat d’arrêt européen est rarissime. La cour nous a suivis, alors que nous avions noté une dizaine d’irrégularités dans le mandat italien. Nous allons maintenant voir avec M. Vecchi la suite qu’il va donner à cette décision. Il souhaite rester en France, un pays qui lui est très cher ».
Le ressortissant italien, arrêté au mois d’août à Malansac (56), où il résidait depuis de nombreuses années, faisait en fait l’objet de deux mandats d’arrêt. La cour a déclaré le premier mandat, émis par la cour d’appel de Milan, « sans objet », la procédure étant « éteinte » et les quatre ans de prison ayant été entièrement exécutés.
Le second, émis par la cour d’appel de Gênes, concernait des faits commis le 20 juillet 2001, lors des manifestations anti-G7. Le quadragénaire avait été condamné à 11 ans et demi de prison lors d’un procès auquel il n’était pas présent. Il aurait empêché un journaliste indépendant de prendre des photos lors de la manifestation en lui arrachant son appareil photo.