Contrainfo / jeudi 24 octobre 2019
Du contexte de la révolte.
Nous avons été témoins d’un phénomène apparemment imprévisible ; à partir d’une demande pratiquement inoffensive, des milliers de jeunes ont donné libre cours à leur lassitude, elles/ils ont fait face à leur vie quotidienne en détruisant symboles et bannières, peurs, mensonges et, pourquoi pas, certaines modalités. Ce n’est pas le cas, dans ce petit texte, d’essayer d’analyser, peut-être en vain, les raisons de cette situation; je ne pense pas nécessaire de classer les faits sous des superficialités et des slogans revendicatifs de service ou encore d’attribuer cette catharsis à une accumulation de situations : des fois tout est plus simple. Aujourd’hui, je souris joyeusement à l’éclatement de l’ordre des choses, à la rupture momentanée du statu quo, à l’incendie des symboles du mensonge et de la misère ; j’apprécie les potentialités de cet éclatement. Il ne faut pas se leurrer, il serait naïf de croire que la Révolte porte nos valeurs ou notre politique. Qu’après la fête de la catharsis le Compteur des misères endurées de l’existence atteindra le zéro ou bien un devenir anarchique inévitable ; il faut jouir de la réalisation de la Révolte, jouir de la volonté essentielle qui porte atteinte à tout immobilisme, des flammes d’un devenir momentanément chaotique que seulement par la combustion constante pourra survivre et maintenir ainsi sa beauté indomptable. Aujourd’hui, je souri pour un cadeau que personne ne m’a offert.
Joaquín García Chanks
24 octobre 2019.
Note d’Attaque : Joaquín a été condamné en septembre 2018 à 13 ans de taule, accusé d’avoir placé, en novembre 2015, un engin explosif contre le 12° commissariat des Carabineros (on peut lire la revendication de cette action, signée par la Conspiración Internacional por la venganza/Célula deflagrante Gerasimos Tsakalos, ici). Une autre lettre de Joaquín ici.