Insuscettibile di ravvedimento / jeudi 26 septembre 2019
Mercredi 25 septembre 2019, sa demande de sortie de prison pour des mesures alternatives ayant été acceptée, Silvia a été transférée de la taule des Vallette à l’assignation à résidence avec toutes les restrictions [elle ne peut pas sortir de chez soi, ni avoir aucun contact avec personne, exceptées ses colocataires ; NdAtt.]. La compagnonne était la dernière anarchiste a être en taule pour l’opération Scintilla, du 7 février dernier, qui a mené à l’arrestation d’autres cinq personnes, à l’expulsion de l’Asilo Occupato de Turin (squat anarchiste qui existait depuis 1995) et à un certain nombre de perquisitions.
L’accusation principale, selon la paperasse du Parquet de Turin, était la constitution ou la participation à une « association subversive » (art. 270 du Code pénal italien) et d’avoir mené des actions directes en lien avec la lutte contre les Centres de rétention, des taules pour personnes migrantes. Début mars, le tribunal a fait tomber l’accusation d’« association subversive », mais restent les accusation pour des faits précis (entre autre, « provocation aux crimes et délits », pour la publication de la brochure « I cieli bruciano », où étaient indiquées les responsabilités d’institutions, entreprises, etc. dans la gestion des CRA; ils sont aussi accusés d’une action directe contre un bureau de Poste Italiane, à l’époque liée à la compagnie aérienne Mistral Air, qui déporte des migrants). Les autres cinq personnes arrêtées sont sortie de prison au fur et à mesure, ces derniers mois.
Entre mai et juin, Silvia et Anna (anarchiste emprisonnée à cause de l’opération Scripta Manent, du 6 septembre 2016, condamnée en avril 2019, en première instance, à 17 ans de prison) avaient lancé une grève de la faim contre les conditions de détention et les restrictions qui leur étaient imposées dans la prison de L’Aquila (taule presque entièrement composée de sections de 41bis, le régime de détention le plus dur du système pénitentiaire italien), où avait été mise en place la sections de AS2 (Haute surveillance 2) pour les compagnonnes anarchistes emprisonnées. Les deux compagnonnes (Natascia, arretée le 21 mai 2019 pour l’opération Prometeo, qui les a rejointe par la suite), avec d’autres anarchistes enfermés dans les prisons de Ferrara, Alessandria, Lucca, Uta, Firenze et Rome Rebibbia, avaient mené une dure grève de la faim contre la toute nouvelle sections féminine de AS2 de L’Aquia, contre ce qui paraît être une première tentative concrète de « rapprocher » les conditions de détention des anarchistes accusés de « délits associatifs » ou de « terrorisme » (et donc enfermés en AS2) avec celles du régime 41bis [pensé à l’origine pour les délits de mafia ; NdAtt.]. A la suite du transfert de Silvia à Turin (et ensuite en assignation à résidence) et de Natascia à la taule de Piacenza, seulement Anna reste prisonnière à L’Aquila.
On rappelle, pour finir, qu’il y a quelques jours (le 20 septembre), les flics ont arrêté trois autres anarchistes, accusés de « résistance à une personne dépositaire de l’autorité publique », « dégradation », « dégradations par tags » et « blessures aggravées », par rapport à la manifestation conflictuelle du 9 février dernier, contre l’expulsion de l’Asilo occupato et en solidarité avec les anarchistes qui venaient d’être arrêtés. Ils ont été enfermés à la prison des Vallette [à Turin ; NdAtt.].
Solidarité révolutionnaire avec le anarchistes emprisonnés dans les taules de l’État.