Le Parisien / vendredi 23 août 2019
Les policiers ont fini par l’arrêter après quatre mois de fuite. Le Chellois de 22 ans qui s’était évadé le 2 mai dernier du commissariat de Chelles en sautant du premier étage a été interpellé ce mardi lors d’un contrôle routier à Meaux.
E. a été condamné à un an de prison ce vendredi devant le tribunal correctionnel de Meaux pour cette évasion, mais aussi pour rébellion lors de son interpellation, particulièrement compliquée selon les policiers, et notamment pour violence commise en avril 2018 à Chelles.
« Le procès-verbal de votre interpellation à Meaux dit tout de vous. Dans toutes les affaires vous mettez un point d’honneur à échapper à la police. Pourquoi tant de résistance alors que la plupart des faits pour lesquels vous étiez lors de votre garde à vue ne méritent même pas une comparution immédiate ? », l’a interrogé d’emblée la présidente du tribunal.
« Par goût de la liberté. Je ne veux pas retourner en prison. Ils m’ont laissé la possibilité de fuir, je l’ai prise. Je comptais me rendre en septembre après les vacances mais qui sait. Ce n’est pas simple de se rendre quand on risque la prison », lui a rétorqué avec assurance le prévenu.
« Vous êtes joueur ! Si vous comparaissiez libre ce vendredi, tenteriez-vous de prendre la fuite ? », lui demande la présidente. A cette question le prévenu arbore un sourire silencieux qu’il peine à réprimer, avant de répondre par la négative.
La représentante du parquet a dit sa « perplexité » sur un tel entêtement au moment de requérir vingt mois d’emprisonnement dont douze ferme à l’encontre du prévenu.
Lors de sa plaidoirie l’avocat de la défense, Me Ludovic Beaufils invoque un père absent, une mère malade, les difficultés d’une précédente incarcération et revient sur les conditions de son évasion lors de laquelle il était présent.
« Je n’ai même pas été entendu comme témoin de son évasion. Lors de son interpellation le matin même, il avait sauté du premier étage et s’était cassé le talon. Les policiers du commissariat de Chelles l’ont provoqué en lui demandant s’il parviendrait à s’évader cette fois-ci avec cette blessure. Lors de l’affaire de violence pour laquelle il comparait aussi ce vendredi, il a défendu son cousin de 14 ans. Quand ce dernier est venu porter plainte, ils l’ont placé en garde à vue. Mon client estime que plus il est loin des policiers mieux il se porte et je le comprends ! », insiste l’avocat.
Des explications qui n’ont pas convaincu la juge et ses assesseurs.