Blocages de facs : une belle volonté de tout casser

France3 / lundi 18 juin 2018

Le blocage des universités aura fait plus de 5 millions d’euros de dégâts, dont 1 million rien que sur le campus de Grenoble selon Frédérique Vidal. Pour la ministre de l’enseignement supérieur, interrogée ce lundi 18 juin 2018 sur RTL, on avait jamais vu « autant de volonté de casser ».

Les blocages dans les universités pour protester contre les nouvelles modalités d’entrée à la fac ont entraîné « un peu plus de 5 millions d’euros de dégâts« , a estimé, ce lundi 18 juin 2018, la ministre de l’Enseignement supérieur, attribuant la responsabilité à des « mouvements radicaux, très politisés ». « On est à un peu plus de cinq millions d’euros », a affirmé Frédérique Vidal sur RTL, expliquant qu’« on n’avait jamais vu autant de violence et autant de volonté de casser ».

Au plus fort de la mobilisation ce printemps, quatre universités (sur 73) ont été bloquées, dont Nanterre, dernière à être évacuée la semaine dernière, et une dizaine de sites perturbés.

Selon la ministre, il s’agit de « quelque chose qui est incroyable et qui explique aussi pourquoi personne n’a rien compris à ce qui se passait dans les universités: les présidents ont été désarmés, les personnels ont été désarmés, on n’avait jamais vu autant de violence et autant de volonté de casser« .

Frédérique Vidal a pointé du doigt la responsabilité de militants qui se sont introduits dans les établissements : « Je ne nie pas qu’il y ait quelques étudiants au milieu mais on est face à des mouvements radicaux, très politisés, qui revendiquaient la fin de l’Etat de droit… rien à voir avec Parcoursup », la nouvelle plateforme universitaire accusée d’organiser une sélection à l’entrée de la fac.

Cette somme de cinq millions d’euros sera « prise en charge par le ministère », a ajouté la ministre. « Je ne peux pas demander aux établissements de supporter ça directement par eux-mêmes ». « Il y a des enquêtes qui sont en cours et bien sûr, si on retrouve les auteurs et qu’on est capable de les identifier clairement, ils seront punis », a-t-elle ajouté.

La ministre avait jusqu’à présent évoqué « 1,6 million d’euros de dégradations à Grenoble » sur « 2.500 m2 totalement ravagés », « 600.000 euros » à Montpellier ou encore de « 200.000 à 300.000 euros » sur le site universitaire de Tolbiac, qui dépend de Paris-I, sans donner de chiffre global.

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Université de Paris 8 – Saint-Denis : Les médias mettent l’accent sur les dégâts pour préparer l’expulsion des sans-papiers.

Le Parisien / lundi 18 juin 2018

Occupé pendant de longs mois, le bâtiment B2 de l’université Paris 8 a subi de lourdes dégradations. Des enseignants se demandent si la rentrée pourra avoir lieu.

Des salles ouvertes aux quatre vents, les murs constellés de graffitis ; des extincteurs, portes et vidéoprojecteurs arrachés ; un large trou dans un mur, des détritus jonchant les sols ; des fils électriques pendant du plafond, des ascenseurs hors service… Tel est le triste spectacle qu’offre le bâtiment B2 de l’université Paris 8, à Saint-Denis.

« On en est arrivés à un point où plus rien ne tient debout », constate avec amertume une enseignante, qui a dû, il y a quelques semaines, délocaliser quelques soutenances de thèse dans un autre bâtiment. La présidence de l’université, qui a refusé de nous répondre, affirmait tout récemment, dans un mail aux enseignants, qu’il serait impossible d’utiliser le bâtiment, « sans engager au préalable de lourds travaux de réhabilitation. »

Ce lent processus de dégradation a débuté en marge de la mobilisation étudiante contre la loi ORE. A partir du 3 avril, le bâtiment B2 (qui abrite 2 100 étudiants en histoire, sociologie, lettres…), était occupé*. « Certains ont décidé de dormir là », raconte une responsable de l’UNEF, qui précise que son syndicat n’a pas participé à l’occupation, et qu’aux étudiants se sont rapidement mêlés des gens extérieurs à l’université. « La fac était partiellement bloquée : on ne pouvait pas contrôler qui entrait… ».

Dès la mi-avril, une partie du personnel administratif du B2 exerçait son droit de retrait, tandis que la Commission Recherche de l’université votait une motion condamnant « les multiples dégradations, les insultes, les menaces explicites, les actes de violence ».

Et puis, « la mobilisation des étudiants s’est effritée » à l’image du mouvement au plan national, raconte l’une d’entre eux. Mais l’occupation semble s’être poursuivie. Une vidéo postée sur Internet le 16 mai filme les salles transformées en dortoirs, en cuisine, et donne la parole à quelques occupants, « mobilisés contre les lois ORE et Asile et immigration ». […]

Dans une motion, votée le 14 juin, les enseignants-chercheurs du département histoire réclament l’évacuation des lieux. « Ce qui se passe aujourd’hui trahit complètement le projet d’une université ouverte, donnant leur chance aux jeunes des quartiers populaires », glisse l’un d’eux. Plusieurs profs s’inquiètent de la rentrée, « déjà compromise ». Le montant des travaux de remise en état pourrait atteindre, voire dépasser le million d’euros. La ministre de l’Enseignement supérieur Frédérique Vidal vient d’annoncer que l’Etat paierait la réparation des dégâts liés aux blocages des facs, « un peu plus de 5 M€ » au plan national.

*Une occupation distincte de l’installation, fin janvier, de migrants dans un autre bâtiment de la fac.

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