L’Est Républicain / lundi 28 mai 2018
« Il n’y a guère de doute sur l’origine volontaire », confie un enquêteur sur place. Depuis 4 h, ce lundi matin, c’est le branle-bas de combat. Le feu a pris dans un bâtiment de près de 1 000 m², situé au lieu-dit « La Gare » à Dasle. « C’est un bâtiment occupé par, au moins, cinq propriétaires mais il est possible aussi qu’il ait été sous-loué à d’autres. C’est en cours de vérifications », confie Stéphane Gricourt, le maire de la commune, présent sur les lieux dès l’alerte donnée.
Rapidement, un important dispositif est mis en place avec près de 60 pompiers réquisitionnés, provenant des centres de secours de tout le secteur. Le panache de fumée, visible loin aux alentours, a vite attiré les badauds. Deux grandes échelles et de nombreuses lances ont été mises en action pour tenter de maîtriser les flammes. L’intervention était d’autant plus difficile que le feu a pris dans un bâtiment constitué d’une charpente en bois et d’autres structures en tôles qui menaçaient à chaque instant de s’affaisser.
Ce qui ne permettait pas aux secours de progresser en sécurité. Par chance, aucun occupant ne se trouvait à l’intérieur des murs lorsque le sinistre s’est déclaré et qu’il n’y avait pas d’urgence absolue à pénétrer dans le local. Si un appartement existe au sein de ces 1 000 m² , il était inoccupé au moment de l’incendie.
Autre écueil pour les soldats du feu, aucune borne à incendie n’était disponible dans le secteur et il a fallu s’approvisionner à 1,5 kilomètre de là. D’où cette vision inhabituelle de tuyaux qui serpentaient sur le bitume entre la première borne d’approvisionnement et le site de la Gare.
La route reliant Dasle à Dampierre-les-Bois a dû être coupée à la circulation et le maire entendait prendre un arrêté pour interdire l’accès au bâtiment au regard des dangers encourus. D’autant que des produits dangereux se trouvaient dans le bâtiment.
L’enquête, conduite par la brigade des recherches de Montbéliard, a progressé à vitesse grand V, aboutissant à l’interpellation d’un suspect, un homme d’une trentaine d’années déjà bien connu pour des dérives en matière de stupéfiants notamment.
« Il y a effectivement un homme qui a été placé en garde à vue mais c’est prématuré pour que je communique sur le sujet », répond Carine Greff, la procureur. Si son implication venait à se confirmer, le présumé incendiaire pourrait être jugé en comparution immédiate jeudi.