Sans Attendre Demain / samedi 14 avril 2018
Samedi 14 avril, de nombreuses manifs étaient organisées dans de nombreuses villes de l’Hexagone, contre les expulsions sur la ZAD de Notre-Dame des Landes mais pas seulement (mouvement étudiant, grèves dans plusieurs secteurs…). A Montpellier et à Nantes, les manifs ont très vite tourné à l’émeute.
A Montpellier, entre 1000 (selon les flics) et 2000 personnes (selon les organisateurs) ont pris les rues dans l’après-midi, Au sein de la manif était présent un cortège anarchiste de plus de 200 personnes, dont la plupart était vêtue de noir et cagoulée. Si les larbins armés de l’Etat (et du capital) ont pris quelques projectiles (oeufs de peinture, fumigènes et caillasses), ce sont notamment les banques (Banque Populaire, Crédit du Nord…), les compagnies d’assurances (AXA…), les agences immobilières et de téléphonie (Orange, SFR) ainsi que des magasins de fringues et des panneaux publicitaires qui ont été attaqués: la plupart se trouvait sur le boulevard du Jeu-de-Paume, mais aussi sur la Grand’rue Jean Moulin et la place de l’Observatoire.
Le seul bémol à ce joyeux samedi après-midi plein de rage, ce sont les 51 interpellations à l’issue de la manif. 43 personnes étaient toujours en garde à vue dimanche.
A Nantes, entre 7.000 et 10.000 personnes ont battu (et décelé) les pavés. Les affrontements avec la flicaille ont duré plusieurs heures (jusqu’en début de soirée). Les voies de tramway ont été fortement dégradés au niveau de Duchesse-Anne et du château des Ducs, mais aussi à Bouffay et Commerce en raison du décelage des pavés et des barricades enflammées.
De nombreuses sucettes publicitaires sur le cours des 50-Otages, des vitrines de commerces (Monop’, Habitat, Camaïeu, Sephora, C & A), de banques (LCL, Banque Populaire…) et d’agences immobilières ont été fracassées. Les principaux secteurs touchés concernent le bas du cours des 50-Otages, de la rue Feltre, ainsi que les allées Brancas et Flesselles. L’accueil mobilité de la Tan (compagnie de transports) a également été dégradé place du Commerce. Comme à chaque manif, des tags ont fleuri en nombre un peu partout.
Dans la soirée, peu après les derniers affrontements aux alentours de 21h, 14 personnes avaient été interpellées. Le lendemain, douze suspects étaient encore dans les geôles de l’hôtel de police de Nantes. Les deux premiers libérés sont ressortis, l’un avec un rappel à la loi. L’autre sans poursuites.
Ce dimanche 15 avril au soir, des douze gardés à vue encore entre les murs du commissariat de Waldeck-Rousseau, trois seulement ont eu le droit de ressortir, libres, mais ils seront bientôt convoqués devant le tribunal correctionnel.
Deux adolescents, mineurs, seront déférés au parquet de Nantes ce lundi 16 avril, afin de comparaître devant le tribunal pour enfants. Six personnes seront jugées le même jour en comparution immédiate. Enfin, une personne a vu sa garde à vue prolongée: on n’ignore encore les chefs d’inculpation.
Par ailleurs, les deux personnes arrêtées vendredi matin aux alentours de la ZAD ont été envoyées directement en prison à l’issue de leur garde à vue: l’une arrêtée à Vigneux-de-Bretagne pour des « violences aggravées » a été déféré samedi au parquet de Nantes et placé en détention provisoire dans le cadre d’une procédure de comparution immédiate. Il comparaîtra le 16 avril devant le tribunal correctionnel de Nantes. L’autre, poursuivie pour « participation à un attroupement avec arme et violences sur personne dépositaire de l’autorité publique avec arme (usage d’un marteau) » a elle aussi été déférée samedi au parquet de Saint-Nazaire et placée en détention provisoire. Il comparaîtra le 17 avril prochain.
Florilège de tags de ce samedi dans les rues de Nantes: