L’Est Républicain / Mercredi 13 décembre 2017
Il faut désormais démêler tous ces faits, qui ce mercredi à 18 h, restaient encore confus. La police reste prudente quant aux liens éventuels entre l’opération tumultueuse menée dans les caves rue Russel, à Planoise, et l’accident de la route qui a immédiatement suivi, à quelques encablures de là. Rembobinons. Le groupe départemental d’intervention (GDI) était mobilisé pour contrôler une cave, où aurait été signalé un laboratoire de drogue. Le local se révélait finalement plutôt être un squat, où seuls quelques grammes d’héroïne ont été retrouvés.
Premier problème : les effectifs de police nationale ont été alors arrosés de divers projectiles, dont certains de nature explosive. Aucun blessé n’est heureusement à déplorer. Dans le même mouvement et non loin de là, en revanche, une voiture a foncé à haute vitesse dans un véhicule de police municipale appelée en renfort à la sortie d’un rond-point. Semble-t-il délibérément, selon les premiers témoignages. Trois agents ont été légèrement blessés. Le conducteur, lui, a tout abandonné sur place et s’est fait la malle.
Les deux passagers, mineurs, ont été interpellés. Leur état a nécessité un passage aux urgences. Etaient-ils en train de prendre la fuite ? Ils seront plus longuement entendus par les enquêteurs par la suite. La police municipale de Besançon paie, ces jours-ci, un lourd tribut pour sa présence quotidienne sur le terrain. Lundi soir en effet, une agent avait déjà été blessée au mollet, suite à un jet de grosses pierres [voir ci-dessous, NdA] en marge d’une intervention sur un accident de tramway, avenue Brûlard.
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Deux jours avant, cette fois aux « 408 », il a plu des pavés sur la tête des condés:
L’Est Républicain / Lundi 11 décembre 2017
Les faits sont survenus vers 19 h, alors que l’intervention des secours touchait à sa fin. En marge de la collision entre un tramway et une voiture, qui a fait deux blessées ce lundi, des pierres ont volé. Venues de l’ombre, non loin des 408. Leurs cibles ? Trois policiers municipaux, présents pour assurer la sécurisation du site et gérer notamment le flux routier.
L’un des projectiles a touché une agent au mollet, provoquant un bel hématome. La victime a cinq jours d’ITT et devra passer une IRM. Trois cailloux de cinq à dix centimètres de diamètre ont été retrouvés. Polices municipale et nationale ont aussitôt uni leurs forces pour tenter d’interpeller les lanceurs, en vain. Une enquête a été ouverte pour tenter de les identifier.
Cette énième agression fait sortir Daniel Rozzi de ses gonds : « On est de plus en plus pris à partie, nous et les agents municipaux en général. Être insultés, être caillassés, malheureusement, on commence à s’y habituer. On navigue entre esprit de révolte et de résignation. Mais un jour, il y aura un gros clash ».
Le délégué local du syndicat national des policiers municipaux (SNPM) émet un souhait : « Ce qu’on aimerait, c’est qu’au-delà de son soutien moral, la mairie dépose plainte à chaque agression. Dans certaines villes, cela se fait. Ça enverrait un message clair et précis à ceux qui s’en prennent à nos agents… »
Côté CFTC, l’agression de ce lundi suscite également une vive émotion. Le président du syndicat bisontin, Jacques Desoche, en profite pour relancer un sempiternel bras de fer engagé avec Jean-Louis Fousseret sur l’armement des effectifs municipaux. « Le refus systématique du maire de doter ses policiers d’une arme à feu amène à s’interroger sur la considération de la valeur humaine dans notre collectivité », s’agace le responsable.
Un document intersyndical a été transmis il y a peu au maire : signatures à l’appui, 51 des 54 policiers municipaux de Besançon déclarent être favorables à l’arme à feu.
Jean-Pascal Reyes, directeur de la sécurité publique de Besançon, réagit également à la « situation inacceptable », dit-il, survenue ce lundi soir avenue Brûlard : « Judiciairement parlant, on parle là de violences avec arme. Vu la taille des pierres, les blessures auraient pu être très graves, voire mortelles. Tout sera mis en œuvre pour identifier ces délinquants. Le maire apporte son soutien plein et entier à l’égard des agents en mission sur le terrain, qui sont exposés tous les jours à ce genre de faits. Le pire, c’est que les policiers étaient là en intervention pour protéger les citoyens. On n’est même plus surpris par ce genre de comportement, quand on sait que même les pompiers sont parfois caillassés. »