Indymedia Nantes / Mardi 2 mai 2017
Ce 1er mai 2017 de l’entre-deux-tour des élections présidentielles a vu se manifester une rage particulière en France (à Paris surtout, où les poulets ont un peu rôtis et les collabos du capital et de l’Etat en ont pris plein la gueule…), un des rares pays où cette journée est placée sous le signe de la pacification car elle a été décrétée comme férié depuis le régime de Pétain. N’oublions pas que dans de nombreux pays, cette journée est synonyme de grève des exploité.e.s et d’émeutes contre l’ordre existant et ses chiens de garde.
A Besançon, la manif de ce 1er mai a été bien plus speed que d’habitude. Comme quoi le nombre on s’en fout, tant qu’il y a de la détermination et un minimum de préparation.
Une banderole, disant « Les moutons votent, nous on s’révolte ! » a été accrochée dans la nuit sur un fort de Vauban en face de la gare SNCF Viotte, annonçait la couleur pour cette journée.
Les keufs, qui habituellement entourent le cortège libertaire à chaque manif, sont quasi-absents, et c’est tant mieux : seule un véhicule de patrouille suit la queue du cortège. De la place de la révolution s’élance le cortège libertaire derrière deux banderoles : « Ni Le Pen ni Macron, ni patrie ni patron » et « Les élections passent, les problèmes restent – Agir au lieu d’élire ». Très vite, des tags sont venus fleurir les murs des banques du centre-ville, leurs DAB et caméras recouverts de peinture : sur la façade de la Banque Populaire, l’inscription « mort au capital (A) » est taguée. Même sort pour les agences CIC et Société Générale de la grande rue.
Mais certain.e.s s’étaient décidé.e.s à venir faire une partie de pétanque dans la manif, sauf que le cochonnet a été remplacé par les vitrines de plusieurs banques : les portes d’entrée de la Société Générale et de la BNP, ainsi qu’une des grandes vitrines de la LCL, ont été brisées sous les acclamations et les slogans du cortège anarchiste (avec la résonnance des « (A) Anticapitaliste » et « Qui sème la misère récolte la colère, révolution sociale et libertaire », « ni Le Pen ni Macron ni patrie ni patron » ou encore « A bas l’État, les flics et les patrons »). Comme il fallait s’y attendre, les citoyens, venus des rangs syndicaux et de la France Insoumise, ont fait chier, et étaient à deux doigts de verser une larme pour les biens du capital. Fort heureusement, leurs lamentations ont très vite été recouvertes par des slogans du type « A bas l’État, les flics et Mélenchon » et surtout « Insoumise on s’en fout ! On veut plus de France du tout ».
Peu de temps avant, un pétard est balancé à travers les grilles baissées de l’agence de l’Est Républicain de la Grande Rue, tandis que le mur est recouvert d’un « Menteurs ».
La journée s’est poursuivie après la manif dans le quartier Battant place Marulaz, où se tenait un grand repas avec des tables de presse et un concert de jazz manouche.
La rage contre l’Etat et le capital ne s’est pour une fois pas limitée aux slogans, mais a été suivie d’actes, en rappelant les origines conflictuelles du 1er mai: celles de la répression et de l’exécution de plusieurs anarchistes à Haymarket (Chicago, USA) en 1886. Pour nous, le 1er mai n’a jamais été la fête du travail, comme l’a rappelé une banderole accrochée sur la place d’où partait la manif : « Le travail, c’est l’aliénation. Pas de fête, Révolution ! ».
Quelques ingouvernables.
ps: Salutations à celles ou/et ceux qui ont attaqué les deux permanences de partis politiques (PCF et LR) quelques heures avant le début de la manif !