La Voix du Nord / Lundi 13 mars 2017
Les auteurs des tags, tendance anarchiste sur le retour, auraient sévi dans la nuit de samedi à dimanche. Ils ont pris pour cibles plusieurs édifices. À commencer par la grande porte-cochère de la compagnie de gendarmerie d’Arras, à l’angle de la rue des Fours et de la rue Victor-Hugo. Sur le portail, on pouvait encore lire ce lundi matin « On vous baise. Dans la vie il y a des gens bien et des gendarmes ». Signé « PV ». « C’est charmant hein ? », souriait jaune un gendarme croisé ce matin.
Sortant d’une réunion avec les commandants des unités locales de la compagnie de gendarmerie d’Arras, le colonel Bereziat, patron des gendarmes du Pas-de-Calais, était aussi surpris que désolé à la vue de ces inscriptions. Pourquoi viser la gendarmerie ? « On n’a pas le début d’un commencement d’explication » concède le colonel. Plus loin, c’est l’obélisque de la place Victor-Hugo qui a été dégradé avec une inscription (« No peace », que l’on retrouve une deuxième fois boulevard Crespel). La police en prend aussi pour son grade avec un « Nique la police » signé encore PV rue de Beauffort.
La Caisse d’allocations familiales (CAF) a aussi été visée. L’acronyme CAF devient ainsi « Conformité aux familles ». Enfin, juste à côté de l’école boulevard Crespel, un mur a été également maculé d’inscriptions. On peut lire « Ton patron a besoin de toi tu n’as pas besoin de lui », puis un poisson à côté duquel il est tagué « La routine c’est comme un poisson, coincé dans un bocal dans un océan ». De la philosophie de bazar à deux sesterces. Ces incantations n’ont souvent guère de sens mais défigurent quelque peu ce quartier historique d’Arras. La piste locale semble ici à privilégier.