L’Est Républicain / Mardi 21 février 2017
L’Andra estime a chiffré les dégâts occasionnés ce week-end à l’Ecothèque par les opposants antinucléaires lors de violents affrontements. Les militants déplorent pour leur part une vingtaine de blessés. D’un côté, une vidéo de cinq minutes tournée, mise en ligne sur YouTube par les antinucléaires, et revisionnée depuis la maison de la Résistance. De l’autre, une série de photos édifiantes prises par l’Andra projetées en pleine conférence de presse. Illustration de la grande violence des affrontements ce samedi près de l’Ecothèque entre opposants et force de l’ordre. Ce lundi après-midi, c’est une confrontation à distance qui a été proposée par chaque partie. En présence du sénateur Gérard Longuet, le député Bertrand Pancher et divers élus locaux, le directeur du Centre de Meuse/Haute-Marne, David Mazoyer, a vivement regretté la tournure des événements : « Sur les 300 manifestants, près de 200 ont directement participé aux affrontements dont une cinquantaine entièrement équipés de masque à gaz et parfaitement organisés. 500 m de clôtures ont été saccagées, portail électronique HS, véhicules et baies vitrées endommagées par des lancers de pierre, façades abîmées ».
Chiffrant « les dégâts entre 150 000 € et 200 000 €», il se félicite de l’intervention des forces de l’ordre : « Sans eux, il y en aurait pour plusieurs millions d’euros ! Des Ecothèques comme celle-ci à cuve cryogénique, il n’y en a qu’une dizaine dans le monde ! » « C’est clair, ils voulaient mettre le feu à l’Ecothèque… », s’insurge Gérard Longuet. « Des casseurs ultra-violents. Ils n’ont rien à voir avec des écologistes. Sinon on ne s’attaque pas à une Ecothèque », dénonce le député. « Manifester oui, casser non ! », martèle Laurent Philouze, vice-président de la codecom du secteur. Bertrand Pancher (UDI) annonçant pour sa part une audience ce mercredi avant les questions à l’Assemblée avec le ministre de l’Intérieur Bruno Le Roux. Initiative prise en compagnie du député socialiste meusien Jean-Louis Dumont.
Depuis la Maison de la résistance à Bure, les opposants ont justifié leur action : « Cette Ecothèque est le symbole du greenwashing de l’Andra. C’est un acte politique assumé. Une colère s’est exprimée et la répression démontre que nous faisons face à une société policière. Il y avait 600 manifestants samedi, mais il est réducteur de limiter l’exaspération populaire à ce chiffre. Cette violence est le fruit du mépris des populations ». Des activistes qui ont déploré une vingtaine de blessés dans leurs rangs dont trois ayant nécessité une hospitalisation pour des blessures aux pieds et aux mains ainsi qu’une intoxication au gaz. » Désormais tout le monde est dans l’attente sur le référé d’expulsion des occupants du bois Lejuc. Le délibéré est attendu mercredi matin au TGI de Bar-le-Duc.
L’Est républicain / Dimanche 19 février 2017
Le rassemblement se voulait « festif et pacifique », selon ses organisateurs. Mais l’idée de rapporter à l’Andra au seuil de son laboratoire des fragments de l’enceinte de béton qu’ils ont détruits en août dernier au bois Lejuc a mis le feu aux poudres. Les forces de l’ordre avaient anticipé la manœuvre en déployant un solide dispositif de gendarmes mobiles, barrière anti-émeute en appui, afin de bloquer la petite route qui mène de Bure aux installations du promoteur de Cigéo, le stockage géologique de déchets radioactifs. Bref, on ne passe pas. L’affrontement est alors inéluctable et commence vers 16 h 30 par l’envoi d’une salve de grenades lacrymogènes sur le cortège des antinucléaires. Celui-ci éclate alors en plusieurs groupes dans les champs et autour de l’écothèque dont les clôtures sont jetées à terre. À coups de grenades assourdissantes, la police tente de repousser les assaillants qui ripostent par des jets de pierre. Situation confuse, fumées, brasiers, cris et blessés. Vers 19 h, les opposants refluent vers Bure et leur « Maison de la Résistance ».