extrait du Parisien / mercredi 18 mai 2016
Deuxième journée d’affilée de blocages sur les routes, essentiellement dans le Nord et l’Ouest, sixième rendez-vous de mobilisation dans les transports : ce mercredi a vu se poursuivre le mouvement de protestation contre la loi Travail. Fait inédit, les policiers se sont aussi rassemblés pour crier leur ras-le-bol face à la «haine anti-flics» qui s’exprime en marge des manifestations depuis plusieurs semaines. Une journée encore émaillée d’incidents notamment […] à Paris, où une voiture de police a été incendiée.
En moyenne, 50% des liaisons TER et 40% des Intercités étaient assurées, deux TGV sur trois, avec de fortes disparités et, en Ile-de-France, trois RER sur quatre et six Transilien sur dix ce mercredi selon la SNCF. […] Des opposants à la loi Travail bloquent depuis mardi matin une raffinerie Total de l’agglomération du Havre, à Gonfreville-L’Orcher et, près de Rouen, un dépôt de carburant au Grand-Quevilly. Conséquence : seules «vingt-cinq pour cent des stations de l’agglomération du Havre sont ouvertes, ce qui ne veut pas dire qu’elles ont à la fois du gazole et de l’essence, 25% à Dieppe, et 50% à Rouen», indique la préfecture de Seine-Maritime. […]
Aux cris de «Carton rouge: les poulets en ont marre de se faire plumer» les policiers se sont rassemblé un peu partout en France. Des rassemblements inédits pour dénoncer la «haine anti-flics» en marge de la mobilisation contre la loi Travail. Ils étaient quelques centaines en civil à Lille, Nantes, Marseille, Bordeaux ou Toulouse, plusieurs dizaines à Calais comme à Metz, Amiens, Rennes, Le Mans ou Foix. Un demi-millier se sont rassemblés à Lyon et au moins le double à Paris (7000 selon les organisateurs) place de la République occupée depuis le 1er avril par le mouvement Nuit debout.
Alors même que des policiers manifestaient contre les «casseurs», une contre-manifestation interdite par la préfecture a dégénéré à Paris. Une voiture de police a été incendiée ses deux occupants parvenant à s’en extraire à la hâte et sans blessures. Quatre interpellations ont eu lieu.
5 interpellations pour la bagnole, une enquête pour « tentative d’homicide involontaire » et Cazaneuve pas content
l’Obs / jeudi 19 mai 2016
Cinq hommes ont été interpellés après l’attaque, mercredi 18 mai, d’une voiture de police en marge de la manifestation contre « la haine antiflics » à Paris. Une quinzaine de contre-manifestants se sont approchés du véhicule, qui se trouvait le long de Canal Saint-Martin, l’ont vandalisé à coup de barres de fer et ont lancé des fumigènes à l’intérieur. Les deux agents de police présents ont pu s’extraire de la voiture en flammes et ont alors été pris à partie par les agresseurs. Ils souffrent de légères contusions. Une enquête a été ouverte pour tentative d' »homicide involontaire ».
Parmi les suspects, en garde à vue dans les locaux de la 2e DPJ (district de police judiciaire), quatre sont âgés de 18 à 21 ans. Mercredi soir, alors qu’il rendait visite à l’hôpital à l’un des deux policiers agressés, le ministre de l’Intérieur, Bernard Cazeneuve, a dénoncé des actes « d’une violence extrême » et a précisé que trois des individus placés en garde à vue avaient « fait l’objet de la part de la préfecture de police de Paris d’une interdiction de paraître dans les manifestations ». L’un de ces arrêtés avait été « cassé par le tribunal administratif » mardi matin.
La préfecture avait émis en tout 53 arrêtés préfectoraux d’interdiction de manifester, dont 41 à Paris, pour éviter que les mobilisations contre la loi Travail ne dégénèrent en violences. Certains de ces arrêtés avaient été suspendus par le tribunal administratif.
NdAtt. : Cette épisode montre une fois de plus quel est le danger de tolérer des journalistes près des manifestations. L’attaque de la voiture de la police a été filmée en directe, et cela ne peut que servir aux flics pour en identifier plus facilement les auteurs !
Paris : Autolib’ flippe (Velib’ aussi)… et a raison !
Le Parisien / mercredi 18 mai 2016
Les utilisateurs d’Autolib’ ont été surpris. Pas une voiture électrique disponible autour de la place de la République ce mercredi. Le gestionnaire du système a décidé de ramener une trentaine de voitures au garage. Quinze stations Autolib’ ont été fermées entre la place de la République, le boulevard Saint-Martin, la rue de Bretagne et le canal Saint-Martin. En cause, la manifestation des policiers pour dénoncer la « haine anti-flics », rassemblement qui a été perturbée par des casseurs. Une voiture de police a d’ailleurs été incendiée quai de Valmy (Xe) alors que des fonctionnaires se trouvaient à l’intérieur. Autolib’ a donc pris les devants et décidé de mettre son parc automobile à l’abri. Sur son site, le service clients indique que « suite aux nombreuses dégradations de ces derniers jours […] certaines stations seront fermées jusqu’à nouvel ordre. » Ce mercredi soir, un porte-parole du réseau indiquait qu’il n’y a « pas de date de reprise à la normale pour l’instant ». Le soir du 15 avril, en marge d’une manifestation de Nuit debout, des casseurs avaient vandalisé et incendié des Autolib’ garées aux Buttes-Chaumont (XIXe).
De son côté, Vélib’ a également fermé « ponctuellement » certaines stations depuis le début du mouvement Nuit debout autour de la place de la République « sur réquisition de la préfecture de police », précise un porte-parole de JCDecaux, le gestionnaire. Vingt-deux stations Vélib’, se trouvant sur l’itinéraire de la manifestation contre la loi El Khomri prévue ce jeudi seront fermées entre Nation (XIe et XIIe) et place d’Italie (XIIIe).