Le Dauphine / lundi 7 décembre 2015
L’entreprise de travaux publics Allamanno a subi une dégradation de l’un de ses véhicules au cours du week-end. Il s’agit d’un camion de chantier servant à transporter de la terre. Selon le responsable de l’entreprise, un des chauffeurs a constaté les faits (vitres cassées, pneus crevés) en venant travailler ce matin sur ce chantier RTE (réseau de transport d’électricité). Une plainte devrait être déposée dans la journée.
Le media 05 / lundi 7 décembre 2015
De nouvelles dégradations ont été constatées, ce lundi matin, sur un engin engagé sur le chantier de ligne à très haute tension (THT) à L’Argentière-la-Bessée. D’autres actes de ce type ont déjà été commis dans le secteur de Saint-Apollinaire et de Puy-Saint-Eusèbe, sur des engins et sur les fondations d’un futur pylône. Le chantier de RTE (Réseau de transport d’électricité) est décrié par l’association Avenir Haute-Durance, par plusieurs collectifs No-THT et par plusieurs communes. Si 200 pylônes vont disparaître du paysage au profit de l’enterrement des lignes à haute tension, une centaine de nouveaux vont être installés pour supporter la ligne à très haute tension. La fédération du BTP et le CAUE dénoncent ces « actes de sabotage » et apportent leur soutien au préfet dans son action contre les auteurs de ces dégradations.
« Nos entreprises touchées sur leur matériel sont des TPE et autres PME locales, pas des grands groupes internationaux », dénonce la fédération du BTP, ce lundi. « Ce sont nos artisans des Hautes-Alpes qui subissent un énorme préjudice moral et financier. Nous pensons aussi que les forces de l’ordre ont autre chose à faire que de surveiller les chantiers. Nous demandons que ces gestes lâches de voyous soient unanimement condamnés par l’ensemble du monde économique et politique. »
Jeudi dernier, le bureau du CAUE (Conseil d’architecture, d’urbanisme et d’environnement), réuni à Saint-Jean-Saint-Nicolas sous la présidence d’Arnaud Murgia, conseiller départemental, a d’ailleurs appuyé Stéphane Scarafagio, président de la fédération du BTP, en dénonçant des « actes de sabotage violents absolument intolérables et inacceptables ».
Lors de cette réunion, M. Scarafagio a souligné que ce sont des chefs d’entreprise locaux « qui payent le prix fort de ces actes criminels qui n’ont à voir en rien avec la défense de valeurs écologiques. Notre réseau électrique date de 1936, et que plus que jamais nous avons besoin de moderniser nos équipements pour préparer l’avenir et ne pas vivre sur le plan de l’électrification ce que nous avons vécu récemment sur le plan des équipements routiers avec le Chambon. »
« Le débat sur les pylônes électriques du chantier Haute-Durance a eu lieu », estime Arnaud Murgia. « Rappelons tout de même que c’est Ségolène Royal qui l’a tranché. Maintenant, le chantier doit avancer, car nous n’aurons pas tous les jours la chance d’avoir des dizaines de millions d’euros investis dans les Hautes-Alpes. La priorité, ce sont les emplois créés pour nos entreprises locales et les familles qu’elles font vivre, dans un contexte où il a été obtenu que les grands groupes chargés des travaux soient dans l’obligation de sous-traiter en priorité aux entreprises locales. Les actes de vandalisme et de sabotage qui ont eu lieu ces derniers jours, probablement d’ailleurs par des militants extrémistes extérieurs aux Hautes-Alpes, sont donc inacceptables. En République, on ne casse pas pour s’opposer. »