Le Parisien / jeudi 26 novembre 2015
[…] Déjà largement présentes depuis les attentats [en réalité depuis que cette zone est l’un des centres du nucléaire français; NdAttaque], les forces de l’ordre seront littéralement incontournables à partir de ce vendredi matin avec des barrages filtrants de grande envergure à proximité du rond-point du Christ de Saclay assortis de contrôles d’identités, de fouilles de coffres… Et gare aux automobilistes ne pouvant « justifier de la nécessité de leur présence ou de leur passage », ils seront tout simplement « invités » à aller voir ailleurs. En cause, trois lettres : ZPS [Zone de Protection Spéciale]. Le préfet a publié ce mercredi un arrêté « instituant des zones de protection ou de sécurité ».
Dans le détail, il y en aura deux, concernant une partie des communes de Gif-sur-Yvette, Orsay, Palaiseau, Saclay, Saint-Aubin, Vauhallan et Villiers-le-Bâcle. Cette disposition prévue dans le cadre de l’état d’urgence, et prise durant la période de la COP 21 (l’arrêté court jusqu’au 14 décembre), vise notamment à « prévenir toute tentative de pénétration dans les établissements à caractère sensible présents dans le périmètre ». Et des sites sensibles, ce n’est pas ce qu’il manque avec le commissariat à l’énergie atomique (CEA) ou la prestigieuse école Polytechnique. Mais c’est plutôt du côté du petit village de Villiers-le-Bâcle que se cache la raison de ce déploiement sans précédent. C’est là, dans la ferme d’un agriculteur impliqué dans la bataille contre le projet de métro aérien sur le plateau de Saclay, que devaient se réunir quelque 300 « zadistes », des militants luttant contre des projets emblématiques partout en France, à la veille de la COP 21 (lire ci-dessous). Or, avec l’annulation des rassemblements dans la capitale à la suite des attentats, la crainte des autorités était qu’une partie des protestataires fasse du plateau de Saclay « une base arrière ». Le tout à quelques centaines de mètres de sites de recherche nucléaire… […] En attendant, une précision pour les automobilistes qui ne voudraient pas se soumettre aux contrôles élargis qui devraient rester intenses au moins jusqu’à lundi : ils risquent, précise la préfecture, « six mois d’emprisonnement et une amende de 7 500 € ».