La Voix du Nord / jeudi 6 août 2015
[…] Souvent, les mobiles atterrissent dans les établissements après un vol plané au-dessus des murs. Dans l’administration, ces envois aériens sont appelés des « missiles ». Ce sont les amis ou les parents des détenus qui en assurent la mise à feu. Ce mardi à 11 h 25, des gendarmes aperçoivent deux individus qui s’apprêtent ainsi à expédier deux missiles. Le grillage a été découpé.
Les représentants de la maréchaussée se lancent à la poursuite des deux artificiers, qui sont interpellés. Mercredi, un jeune Roubaisien de 20 ans, fait face au tribunal. Maxime D. a été intercepté sur le parking de la prison avec un sac qui contenait rien de moins que six téléphones portables (dont un iPhone dernière génération), vingt grammes de résine de cannabis, un couteau en céramique et un épluche-légumes. Jamais condamné, le prévenu assure qu’il a été contacté par des inconnus. « Mon téléphone a sonné et on m’a proposé quatre cents euros pour balancer le sac dans la cour de la prison. » Maxime D. ajoute que ce sont deux Antillais qui lui ont remis le sac et l’argent sur le parking d’un fast-food.
[…] Un fonctionnaire de la pénitentiaire a fait le déplacement au tribunal. L’homme explique que les questions de sécurité àAnnoeuillin ont un coût énorme : 300 000 € investis récemment. « Les dégradations sur les grillages sont notre lot quotidien. » À ce titre, il réclame 1 652 € pour la réparation et 5 000 € de dommages et intérêts. […]