Le Parisien / lundi 20 avril 2015
L’assemblage de préfabriqués tient encore vaillamment debout mais il ne reste rien de son contenu. Dans la nuit de dimanche à lundi, un incendie a ravagé le bâtiment de deux étages où les ouvriers du chantier de construction de logements du quartier de La Sablière à Créteil stockent leurs affaires. Le feu s’est déclaré autour de 4 heures « dans un grand bruit métallique » selon une habitante qui s’interroge : « Quel intérêt à faire brûler un tel bâtiment ? ». Car si la police qualifie toujours d’indéterminée la cause de l’incendie — dans l’attente des résultats du laboratoire scientifique —, pour les témoins, cela ne fait guère de doute. « Quand j’ai vu ça, j’ai tout de suite pensé à un sabotage », commente une riveraine. Même suspicion de la part des ouvriers des deux entreprises présentes sur le chantier. Ils s’appuient sur des dégradations constatées ce lundi matin : les vitres d’un de leurs engins ont été brisées et des allumettes ont été retrouvées près du réservoir. Des traces noires ont également été notées sur un second véhicule, « comme si on avait tenté d’y mettre le feu ». Enfin, une inscription « nike la police » a été constatée au bas des préfabriqués.
Jusque-là, les entreprises n’avaient pas connu d’incident majeur dans le secteur. « Il nous est quand même arrivé des bricoles. Un soir, une porte avait été facturée et des gamins avaient essayé de jouer avec les machines. Ils avaient 11-12 ans, raconte un ouvrier. Mais la journée, on ne voit personne. Des bruits des alentours disaient qu’on dérangeait un petit commerce local mais il n’y avait pas vraiment de signes avant-coureurs. » Le bailleur social Valophis, à l’origine de ces travaux d’ampleur, se dit également « assez surpris » : « Il n’y avait pas de tension particulière autour de ce chantier. » Les travaux devraient prendre un mois de retard, le temps de réinstaller les baraquements. Un gardiennage avec chien et un système de vidéo-surveillance devraient rapidement être mis en place sur le site. « Il se passe tellement de choses ici », commentait, blasé, un couple de retraités habitant la Sablière. Sans un oeil pour les vestiges du préfabriqué.