La nouvelle république / samedi 1er et lundi 10 novembre 2014
Samedi 1 novembre :
Le face à face entre jeunes et forces de l’ordre a repris ce vendredi soir dans les quartiers nord de Blois, où plusieurs incendies volontaires ont été recensés. Après un premier affrontement la veille, durant lequel un jeune homme a perdu un oeil touché par un tir de flash-ball, les violences ont repris hier soir dans les quartiers nord de Blois. Une cinquantaine de jeunes, très mobiles et répartis par petits groupes de quatre à cinq individus, ont joué au chat et à la souris avec les forces de l’ordre, dont des renforts de la brigade mobile venus d’Auxerre, soit 110 policiers et gendarmes.
Des dégradations ont été commises à l’encontre du mobilier urbain : des abribus ont été saccagés. Des feux de poubelle ont, par ailleurs, endommagé l’alimentation électrique de l’avenue de France qui s’est retrouvée, en partie, plongée dans l’obscurité. Les émeutiers ont mis le feu en plusieurs endroits. Ils s’en sont pris à des véhicules. Le bilan des dégâts, non exhaustif mentionne une voiture brûlée près du Foyer des jeunes travailleurs, une autre rue Bel-Air et une camionnette incendiée rue de la Pérouse. Des vitres et des pare-brises ont également été détériorés. De l’autre côté de la route de Château-Renault, sur le parking du centre commercial de la Quinière, un véhicule destiné à la location a été forcé et incendié. L’intervention des pompiers a empêché que le feu ne se propage au camion voisin, toutefois abîmé par les flammes. Dans le quartier de la Pinçonnière, des poubelles ont été brûlées. Plus grave : les émeutiers ont tenté de s’en prendre aux établissements scolaires du secteur. Une poubelle en flammes a été projetée contre l’école Christophe-Colomb. L’école Coty a, elle aussi, subi un départ de feu. A chaque fois, les sapeurs-pompiers protégés par les gardes mobiles ou les policiers ont réussi à circonscrire le sinistre. Les forces de maintien de l’ordre ont, par ailleurs, saisi près de la place Lorjou deux chariots de supermarché remplis de pierres, probablement destinées à servir de projectiles à leur encontre. Reste qu’en ce début de nuit, il n’y a eu aucune confrontation directe entre les jeunes et le gendarmes ou les policiers, et aucune interpellation.
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Weekend du 8 et 9 novembre :
Vingt véhicules ont brûlé dans la nuit de samedi à dimanche dans plusieurs secteurs de Blois. Deux jeunes ont été interpellés avec des engins incendiaires.Les pompiers et les policiers de Blois ont à nouveau été soumis à rude épreuve ce week-end. Entre 22 h et 1 h du matin, dans la nuit de samedi à dimanche, 20 véhicules ont été incendiés sans compter les feux de poubelles, les vitrines abîmées et le mobilier urbain dégradé. Ces actes de vandalisme ont été commis principalement dans la ZUP notamment le quartier Coty, aux abords du foyer des jeunes travailleurs, mais aussi dans la cour d’une entreprise face au bureau de poste de la rue Michel-Bégon. Les pompiers et la police ont également dû se rendre, avenue de Vendôme, chez un loueur de véhicules ou encore dans une concession située avenue de Châteaudun. Enfin, un engin incendiaire a été jeté contre la vitrine d’un magasin d’articles funéraire près du pont des Basses-Granges. D’autres dégradations ont été signalées rue de Cabochon, rue Etienne-Baudet et dans une moindre mesure en centre-ville.
Au total depuis le début des troubles, le 30 octobre dernier, une cinquantaine de véhicules ont été détruits par le feu. Comme le week-end précédent, il n’y a pas eu d’affrontement direct, mais les forces de l’ordre ont été contraintes à une sorte de jeu de cache-cache avec des fauteurs de troubles discrets et mobiles. Les pompiers ont dû faire appel au renfort des centres de secours de la périphérie pour répondre aux demandes de secours classiques.
Au cours de la nuit, la police a pu interpeller à proximité d’un véhicule incendié deux jeunes gens. Agés de 20 et 21 ans, ils se trouvaient en possession de cocktails molotov. Ils ont été placés en garde à vue au commissariat. Le parquet a ordonné la prolongation de cette mesure. Ils devraient être présentés, ce lundi, au palais de justice. La procureure de la République Dominique Puechmaille a donné des instructions de sévérité envers les fauteurs de trouble.
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