Les médias parlent de 26 assignations à résidence parmi ceux et celles qu’ils appellent « militants d’extrême gauche ». On ne sait pas s’il sagit des assignations effectives (pour rappel : une assignation à résidence, pour être valable, doit être notifiée directement à la personne visée; si les flics ne la trouvent pas, tant pis pour eux!) ou de celles qu’ils veulent appliquer.
Il ne s’agit pas toujours de personnes impliquées dans la contestation de la mascarade de la COP21 : les flics se font plaisir en utilisant les pouvoirs de l’état d’urgence pour garder sous la main certains parmi ceux et celles qui sont leurs ennemis déclarés (et bien sûr pour faire pression sur différents « milieux »).
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Paris-luttes.info / vendredi 27 novembre 2015
Vendredi 27 novembre :
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- 11 h 30 : La répression a également lieu en Indre et Loire. Des perquisitions auraient également eu lieu à Rennes et Rouen en vu de la COP21.
- 11h 20 : Perquisition à l’Annexe, squat situé au près St Gervais et qui avait accueilli les Assemblés Générales contre la COP21.
Jeudi 26 novembre :
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- 22 h : une deuxième personne est assignée à résidence. Elle serait membre de la legal team d’après un communiqué de la LDH. Elle devra elle aussi pointer plusieurs fois par jour au commissariat local.
- 19h30 : Seule bonne nouvelle de la journée : la personne en comparution immédiate aujourd’hui après la manif de dimanche a demandé le report. Elle passera au tribunal le 6 janvier. Elle sort sans contrôle judiciaire.
- 18h30 : plusieurs centaines de personnes place de la République pour la manifestation contre l’interdiction de manifester. Environ 500.
- 16 h : au squat « Le Moulin » à Ivry, les policiers ont notifié une assignation à résidence à l’une des personnes habitant le squat. Elle ne peut quitter la ville sauf dérogation et sera obligée de pointer plusieurs fois par jour au commissariat d’Ivry jusqu’au 12 décembre. Elle doit être chez elle de 20 h à 6 h du matin. Une première a priori dans le cadre de la contestation de la COP21.
- 14h30 : les flics sont passés au squat « le Moulin » à Ivry.
- De nombreux lycéens tentant de bloquer leurs lycée se sont fait gazer et matraquer. Ne cédons pas à l’état d’urgence, contre la COP 21 et son monde, rendez-vous à 11h à Nation. Faites tourner.
- Une perquisition a eu lieu au squat « le Massicot » à Ivry. Des civils sont venus, accompagnés de 5 camions de flics. Cette perquisition fait suite à de nombreux coups de pression sur les squats du 94. Deux personnes ont été interpellées. Une personne a été enlevée par la police lors de la perquisition au squat Le Massicot ce matin. On ne sait pas où elle est retenue, ni si elle est formellement mise en garde à vue. La préfecture ne donne aucune information « au nom de l’état d’urgence ».
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Perquisitions et assignations à résidence un peu partout
Lundi.am / vendredi 27 novembre 2015
Rennes :
Jeudi 26 : entre 9H30 et 11h30
Six logements sont perquisitionnés par des policiers lourdement armés. Ils délivrent au passage 6 assignations à résidence. L’une d’entre elles n’a pas pu être notifiée directement, la personne étant absente. Une personne est par ailleurs gardée à vue durant 7 heures, visiblement pour possession de cannabis.
Jeudi 26 vers 19h
Trois voitures de polices s’arrêtent devant la Maison de la grève. Quatre policiers tentent de rentrer dans le local, sans succès. Deux des trois véhicules repartent. Les quatre derniers policiers remontent la rue et tentent de pénétrer dans un autre immeuble. Puis ils contrôlent de façon aléatoire des passants.
Vendredi 27
Vers 9h, la police se présente à nouveau dans un des logements perquistionnés la veille pour chercher la personne qui était alors absente. ils sont plusieurs camions et bloquent la rue. Elle est encore absente, ils menacent de revenir si elle ne se présente pas au commissariat.
Ensuite, les policiers se rendent dans un immeuble situé non loin de là. Ils cherchent une personne. Elle n’est pas là.
10h20 : les agents de police se rendent dans une autre maison, y menottent les personnes présentes. La personne qu’ils semblent chercher est là-aussi absente. Ils continuent à perquisitionner pendant 40 minutes sans que les habitants puissent assister à la fouille des pièces, puisqu’ils sont laissés menottés dans le salon.
1 heure plus tôt, l’un des assignés à résidence (de la veille) se rend au commissariat pour pointer. La police en profite pour lui notifier (en plus de l’assignation à résidence !) une interdiction de se rendre en Île-de-France. Ils se rendent ensuite (à nouveau) chez lui et interpellent son colocataire. Ce dernier ne gagne finalement pas d’assignation à résidence.
Enfin (!), une autre équipe de policiers se rend (encore !) dans un des appartements perquisitionnés la veille pour notifier une interdiction de se rendre en Île-de-France à quelqu’un qui n’avait pas eu d’assignation à résidence la veille. Ils laissent entendre qu’ils cherchent d’autres personnes.
Résumé :
5 assignations à résidence, dont une qui n’a pas encore été notifiée.
1 assignation à résidence + interdiction d’Île-de-France
1 interdiction d’Île-de-France sans assignation à résidence.
Dans un communiqué les personnes assignées à résidence indiquent les contraintes qui leurs sont imposées :
Interdiction de quitter Rennes, obligation de pointer trois fois par jour au commissariat et de rester chez nous de 20h à 6h , et ce jusqu’au 12 décembre.
Et les motifs indiqués sur les notifications d’assignation à résidence :
Les informations utilisées pour justifier les assignations émanent vraisemblablement des services de renseignement et évoquent pêle-mêle des faits faux, imaginaires ou approximatifs. Trois raisons principales sont invoquées :
La participation à la manifestation anti-aéroport du 22 février 2014, à Nantes à laquelle avaient participé 40 000 personnes et pour laquelle aucune des personnes assignées n’ont été arrêtées ou condamnées.
Leur présence au week-end de mobilisation contre les violences policières organisé à Pont-de-Buis un an après la mort de Rémi Fraisse par une grenade de la gendarmerie. Une mobilisation publique et soutenue par l’Assemblée des blessés qui soutien les victimes de la répression policière.
L’arrestation préventive dans un squat à Milan avant une grande manifestation contre l’exposition universelle à laquelle ont participé les opposants à la ligne TGV Lyon-Turin, des cortèges syndicaux et militants pour le logement. Certaines personnes sont accusées d’avoir été en « possession d’engins incendiaires », ce qui est faux et qui a été contesté devant la justice italienne.
C’est à Rennes qu’il y a eu, semble-t-il, le plus d’opérations de ce genre.
Dordogne :
Bastamag raconte la perquisition administrative de deux maraîchers le 24 novembre en Dordogne.
« Il existe des raisons sérieuses de penser » que, chez eux, « peuvent se trouver des personnes, armes ou objets susceptibles d’être liés à des activités à caractère terroriste »
Pendant deux heures quarante, les gendarmes fouillent chaque pièce en regardant « dans les placards, les coffres, la bibliothèque, les recoins, les boîtes », détaille Elodie.
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Rouen :
Trois convocations au commissariat. L’une des personnes se rend à la convocation. On lui notifie que dans le cadre de l’état d’urgence elle ne peut plus se rendre (jusqu’au 12 décembre) en Île-de-France.
Lyon :
Jeudi, quatre policiers tentent de rentrer dans une maison pour remettre une assignation à résidence à une personne… qui n’y habite plus depuis plusieurs mois. Le vendredi, ils procèdent à des contrôles d’identité dans le même quartier (des fois qu’il ait déménagé à quelques mètres de là ?)
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Déjà 1000 personnes refoulées aux frontières
Le Parisien / vendredi 28 novembre 2015
Les effets du contrôle aux frontières, mis en place il y a deux semaines, se sont déjà fait sentir selon Bernard Cazeneuve. Le ministre de l’Intérieur, en visite samedi à un point de contrôle à la frontière franco-allemande, a annoncé que près de 1 000 personnes «représentant des risques pour la sécurité et l’ordre public» ont été empêchées d’entrer sur le territoire français depuis le 13 novembre. Au total, «ce sont près de 15 000 policiers, gendarmes et douaniers qui sont mobilisés sur l’ensemble de nos frontières, et notamment sur la frontière septentrionale» dans le cadre de ces contrôles, a précisé le ministre, qui a ensuite inauguré le traditionnel marché de Noël de Strasbourg, en compagnie du maire Roland Ries.
Le but de ces contrôles est de «permettre, dans le cadre à la fois de l’organisation de la COP21, mais aussi du niveau de menace terroriste très élevé auquel nous sommes confrontés, de conforter la sécurité des Français et de procéder aux interpellations qui sont nécessaires», a ajouté le ministre.
Bernard Cazeneuve a par ailleurs réitéré ce qu’il avait annoncé à ses homologues européens lors d’une réunion à Bruxelles, à savoir que le contrôle aux frontières françaises serait maintenu «aussi longtemps que la menace terroriste subsistera». Le ministre a également remercié gendarmes, policiers et douaniers «pour leur engagement dans cette opération de contrôle qui est une opération lourde, avec de très nombreux points de passages qui sont contrôlés».
Quelques heures avant les attentats du 13 novembre, la France avait rétabli exceptionnellement le contrôle à ses frontières dans le cadre d’une série de mesures visant à renforcer la sécurité en amont de la conférence internationale sur le climat, la COP21, qui débute officiellement lundi à Paris. Si cette mesure est en contradiction avec le principe de libre circulation au sein de l’espace Schengen, les règles européennes prévoient des situations exceptionnelles dans lesquelles le contrôle peut être rétabli.
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Perquisition au Cinéma Avesso samedi après-midi
Paris-Luttes.Info / mardi 1 décembre 2015
Encore une visite des flics parisiens !
Samedi 28 novembre, vers 17h, une descente de police a eu lieu au Cinéma occupé Avesso, situé au 1 bis rue des épinettes, à Saint-Maurice (94).Environ 30 policiers armés ont envahi le Cinéma Avesso après avoir défoncé la porte, soi-disant à la recherche d’extincteurs modifiés (qu’ils n’ont pas trouvés).
Personne n’a été interpellé, mais une convocation a été laissée pour mardi prochain à l’attention d’un des habitants.
Lors de la descente des flics, une personne a été réveillée, couette soulevée alors qu’elle était nue, flingue sur la tête, etc.
Cette perquise s’est bien évidemment déroulée dans la lignée de celles qui ont eu lieu dans la semaine, notamment à Ivry-sur-Seine et au Pré-Saint-Gervais, pour contrer les mobilisations anti-COP21.
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64 arrêtés d’interdiction de séjour
Le Monde / jeudi 3 décembre 2015
Selon le ministère de l’intérieur, 64 arrêtés d’interdiction de séjour sur le territoire français ont été pris dans le cadre de la COP21. Ils concernent un éventail de nationalités européennes : Allemands, Espagnols, Portugais, Italiens et Suisses, donc. Il s’agit, selon la Place Beauvau, de personnes dont la présence aurait été signalée, par exemple, lors des heurts violents d’un défilé en marge du sommet de l’OTAN à Strasbourg, en 2009, lors des actions contre la ligne à grande vitesse Lyon-Turin, mais également de membres présumés des No Border qui auraient été présents lors de certaines manifestations violentes.