Saïx (Tarn) : Des affrontements contre l’A69 (et une liveuse-balance)

Sud-Ouest / dimanche 11 février 2024

Des affrontements entre opposants et gendarmes ont eu lieu ce dimanche à Saïx, dans le Tarn. Pas de nouvelles arrestations après les 4 de vendredi et samedi. Le camp devrait être évacué dans les prochains jours. Les forces de l’ordre ont fait un usage massif de gaz lacrymogènes dimanche, pour le troisième jour d’affilée, sur la commune tarnaise de Saïx, à proximité immédiate d’un camp d’opposants à l’autoroute A69.

« Cent personnes encore sur site au total, en cours de départ pour la majeure partie. Les gendarmes ont dégagé les barricades sur le chemin de la Gascarié », aux abords de la ZAD (zone à défendre) de la Crém’arbre, à la sortie de Castres, a indiqué dans un message en début d’après-midi la préfecture du Tarn.
Une journaliste et une photographe de l’AFP ont été témoins d’affrontements entre les gendarmes, qui ont effectué au moins une dizaine de tirs de gaz lacrymogènes, saturant l’air de fumée blanche irritante, et une bonne centaine d’opposants à l’autoroute en construction entre Toulouse et Castres.
Comme vendredi et samedi, les opposants ont occupé une voie ferrée longeant le terrain boisé et privé où des zadistes occupent des cabanes construites dans les arbres pour tenter d’empêcher la poursuite du chantier de l’A69, dont le tracé passe par ce terrain dont le propriétaire est en cours d’expropriation. La SNCF a mis en place un système de bus pour pallier l’interruption du trafic sur cette ligne.

Vendredi, le préfet du Tarn a pris un arrêté d’interdiction de toute manifestation ou rassemblement sur la voie publique sur la commune de Saïx en invoquant « des risques de troubles majeurs à l’ordre public ».
Depuis vendredi, les gendarmes dégagent systématiquement les barricades de fortune que les manifestants reconstruisent dans la foulée. La gendarmerie a procédé à deux interpellations vendredi et deux samedi, selon la préfecture, qui n’en a pas évoqué d’autres dimanche. Mais elle a laissé entendre que l’expulsion des occupants interviendra «dans les prochains jours».  […]

Deux condamnations

20 minutes / lundi 12 février 2024

Les affrontements du week-end à Saïx (Tarn) entre opposants à l’A69 et les forces de l’ordre vont laisser des traces. Deux militants anti-autoroute ont été condamnés ce lundi en comparution immédiate par le tribunal correctionnel de Castres. Le premier, un homme de 45 ans, a écopé d’une peine de quatre mois de prison ferme qu’il devra purger sous bracelet électronique. Il était jugé pour avoir jeté, samedi, des projectiles contre les forces de l’ordre, en lisière de la ZAD que les opposants ont installé sur un terrain privé pour tenter d’empêcher la coupe de nouveaux arbres. « J’ai renvoyé des palets en plastique » à l’aide d’une raquette, a reconnu le quadragénaire devant le tribunal.
Un autre opposant à l’autoroute Toulouse-Castres a été condamné à six mois de prison avec sursis, assortis de 5 ans de mise à l’épreuve, pour avoir insulté vendredi les forces de l’ordre et s’être rebellé lors de son interpellation. Cet homme de 31 ans a concédé ne pas avoir été « facile à attraper », tout en précisant : « Je ne suis pas pour la violence, c’est absolument faux ». […]

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Sur la ZAD de la Crem’Arbre ou ailleurs, merci de ne pas filmer !

IAATA / mardi 13 février 2024

STOP à la mise en danger de la CREM’ARBRE !

Il y a quelques jours, une liveuse toulousaine débarque sur la ZAD. Elle tente de partir en voyant qu’elle est repérée en train de filmer.
A l’inverse de ses affirmations, la liveuse a filmé nos visages et nos installations.
Ses images prises en live sont restées plusieurs jours à disposition des flics sur différents réseaux.

Ce live n’est qu’un exemple des faux reporters et vraies balances qu’on trouve ici comme ailleurs.
Qu’iels roulent pour les flics ou pas, celleux qui nous mettent en danger ne sont pas des camarades. Et leurs pratiques nocives ne doivent plus être tolérées dans nos milieux.

Démonstration en vidéo du danger que représente les faux reporters/vraies balances. À l’inverse de ses affirmations, une liveuse toulousaine filme les visages des camarades et leurs installations sur la ZAD.
SORTONS CES PERSONNES DE NOS LIEUX ET DE NOS LUTTES !

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Mise à jour du 19 mai :

Encore une condamnation

La Dépêche du Midi / mercredi 15 mai 2024

L’étudiante parisienne, qui a toujours nié les faits, a été condamnée cet après-midi par le tribunal de Castres pour des faits qui datent du 9 février, à Saïx.

C’est un petit bout de femme d’une vingtaine d’années, au visage poupon à qui on donnerait le bon Dieu sans confession. Louise était jugée ce mercredi 15 mai au tribunal de Castres, soupçonnée d’avoir jeté le 9 février, aux abords de la Zad de la Crem’arbre à Saïx, des pierres sur des gendarmes lors d’affrontements, en marge d’un week-end de lutte contre l’A69.

Depuis son interpellation il y a trois mois, l’étudiante en sociologie politique dans l’illustre EHESS (École des hautes études en sciences sociales, qui a vu passer des éminents sociologues, anthropologues ou économistes) a toujours nié les faits reprochés. C’était encore le cas hier, au cours d’un procès d’une heure environ. « Je n’ai pas jeté de cailloux », a-t-elle martelé.

Écolo et sensible aux sujets environnementaux dans ses recherches, la Béarnaise s’était rendue pour la première fois dans le Tarn pour profiter des ateliers-débats le temps d’un week-end, marqué par la venue de Greta Thunberg.

A-t-elle pris part aux affrontements contre les gendarmes dans l’après-midi ? Pour ces derniers, dans le compte rendu détaillé de contexte, la réponse est oui. Pour le tribunal aussi, convaincu de sa culpabilité et qui l’a condamnée à un an de prison avec sursis et interdiction de venir dans le Tarn pendant deux ans.

Déstabilisée par un parquet incisif, l’opposante a parfois eu recours à une défense maladroite, sur sa présence au coeur des tensions entre forces de l’ordre et blacks blocs. « Je suis petite, je ne fais pas de sport et je n’étais pas équipée. J’étais partie me réfugier dans la forêt avant de rejoindre mes amis pour déjeuner. Les forces de l’ordre aussi se sont arrêtées manger, je pensais que les violences allaient passer. »

Réponse de la substitut du procureur, Claire Marie de Agostini : « Ces explications font relativement sourire. C’est une jolie petite histoire loin de la réalité. On nous parle de pause déjeuner, il ne manquait plus qu’on agite le drapeau. Les gendarmes mobiles ont l’habitude et sont préparés pour tenir longtemps sur ce genre de conflits. Cette histoire de déjeuner où tout le monde casse la croûte, c’est n’importe quoi ! »

Me Claire Dujardin, son avocate, a plaidé la relaxe, en misant sur le manque d’éléments à l’encontre de sa cliente. « Elle aurait pu être poursuivie pour sa participation. Elle en est consciente et dit même qu’il y avait des affrontements. Mais il ne faut pas caricaturer le dossier : une jeune femme de petite taille habillée en noir, c’est tout ce que l’on a et cela crée forcément des confusions puisque tout le monde est habillé en noir. Aucune description précise de sa tenue, pas de photo, pas de vidéo, pas de résidus sur ses gants. Il n’y a aucun élément objectif contre elle. »

Assez pour la condamner d’après le tribunal.

 

La justice réprime la solidarité

La Dépêche du Midi / mercredi 15 mai 2024

Coup d’éclat au tribunal de Castres en ce début d’après-midi. À l’issue du procès d’une opposante à l’A69, condamné à un an de prison avec sursis pour jets de projectiles sur les gendarmes le 9 février, à Saïx, une seconde a été interpellée, puis placée en garde à vue devant un auditoire médusé.

Au moment où la décision du tribunal est tombée, un « fachos » a été entendu dans la salle d’audience, ainsi qu’un « vous détruisez des vies ». C’est la seconde phrase qui est reprochée dans un premier temps à l’opposante, tandis que l’auteur de la première insulte reste mystérieux. Le président du tribunal, Julien Forton a alors demandé à la jeune femme de s’avancer et de décliner son identité. À la barre, cette dernière s’est agenouillée, les mains croisées à l’arrière de la tête, en demandant qu’on la guillotine.

« Je n’ai pas de carte d’identité sur moi. Peut-être n’ai-je pas d’identité ? », a-t-elle lâché après s’être relevée et redirigée vers ses compagnons de lutte contre l’A69. Une scène théâtrale vécue comme une provocation par le président qui a décidé, avec le parquet représenté par Claire Marie de Agostini, de placer la militante en garde à vue pour outrage à magistrat. L’audience a été suspendue plusieurs minutes. La police nationale et municipale a bouclé la salle ainsi que renforcé la sécurité à l’entrée du tribunal.

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