Indymedia Lille / samedi 2 décembre 2023
Dans la nuit du 19 au 20 novembre, nous avons attaqué l’alimentation électrique de deux sites de production du groupe Aubert et Duval :
– A Firminy, nous avons scié un pylône sur la ligne 220kV qui alimente le site. Il n’est que partiellement tombé.
– A Ancizes-Comps, nous avons incendié une ligne de 220 kV également, à l’endroit où les câbles de haute tension entraient sous terre. Nous avons pu nous approcher et déposer nos dispositifs au pied des gaines, sans danger.
L’entreprise Aubert et Duval est un rouage central de l’industrie militaire française. Elle fournit des pièces pour les sous-marins de Naval Group, pour des Rafales de Dassault ainsi que pour les centrales nucléaires de Framatom.
Notre action résonne avec l’appel international à une semaine d’action contre toute les guerres, du 17 au 25 novembre 2023 publié début novembre (attention, c’est un peu tard…) sur Iaata.info. Nous saluons ce genre d’initiative, et appelons à notre tour à attaquer l’industrie militaire partout et en tout temps.
Ce qui est sûr, c’est que notre objectif de toucher à l’industrie militaire est atteint. Si nous n’avons pas les moyens de connaître précisément les dégâts que nous avons occasionné, nous savons que ces industries se savent visées, et que leurs points faibles sont mis en lumière par nos actes.
« Derrière la guerre, des usines ordinaires«
Comme le soulignait si bien le tag laissé sur les lieux d’une usine d’aéronautique incendiée en mars 2023 à Beauchastel, la guerre dont on nous rebat les oreilles toute la journée qu’elle doit cesser et qu’elle est injuste, commence ici ; et est rendue possible grâce aussi aux entreprises en apparence anodines.
Nul n’ignore que les conflits mondiaux gagnent en intensité. Depuis presque deux mois, les bombes tombent sur les habitant.e.s de la bande de gaza, à un rythme encore inégalé, et avec un large soutien politique, militaire et financier des États-Unis comme de la plus part des pays occidentaux. Ces mêmes qui appellent à une trêve, au respect des civils et du Droit International, produisent les bombes qui massacrent d’une façon qu’ils prétendent condamner, là bas ou ailleurs, puisque plusieurs milliards d’individus vivent dans des zones de guerre ; avec le lot d’horreur qu’elle engendre et que l’on connaît : viols, tortures, déplacements forcés, … Cette hypocrisie prêterait à sourire si elle n’était pas si macabre.
Ces guerres résultent très concrètement d’un complexe militaro-industriel, de ses usines, de ses laboratoires, ses techniciens. En France, les huit grands groupes de l’industrie militaire – Airbus, Arquus, Dassault, MBDA, Naval group, Nextor, Safran et Thales – célèbrent leurs records de vente. Environ 4000 entreprises travaillent pour la défense avec le soutien actif et permanent de l’État qui a prévu un budget de 417 milliards d’euros pour augmenter son pouvoir d’extermination et exporter son arsenal dans le monde entier. Des engins de mort qui servent directement aux massacres, comme c’est le cas des avions de chasse de Dassault ou des chars et des canons de Nexter utilisés par l’Arabie Saoudite et les Émirats Arabes Unis au Yémen.
Nous ne voulons pas rester indifférent.e.s face à ça. Nous voulons aussi passer un message aux travailleurs de ces industries. Que nos actes les privent un temps de leur travail, et les mettent face à leurs responsabilités. Nous espérons également que ces actes, et les mots que nous posons dessus, participent à visibiliser ses usines de mort les plus discrètes.
Une pensée pour celles et ceux qui luttent pour leur liberté, pour celles et ceux qui font face à la répression.
Attaquons partout !