Leipzig (Allemagne) : Une voiture de flics incendiée – Solidarité avec les prisonnier.e.s de ce week-end !

de.indymedia.org / lundi 13 septembre 2020

Le 5 septembre, nous avons détruit par le feu une voiture de patrouille de la police. Pendant qu’à Connewitz, des gens s’en prenaient aux flics et aux immeubles de luxe, nous sommes passé.e.s à l’acte dans les locaux de la Service des achats de la police du Land, dans le secteur ouest de Leipzig. Les flics se trouvent toujours entre les appartements vides et celles/ceux qui en ont besoin et sont donc des cibles bien légitimes de nos attaques !

Encore quelques réflexions sur ce week-end :

« Le fait de lancer de pierres détourne l’attention de la question de la gentrification ! »
Oui, oui. Combien de fois, ces dernières années, on a entendu parler, au niveau national, de le gentrification en cours à Leipzig ? Peu, voire pas du tout. Après ce week-end, tous les journaux régionaux l’ont fait et même le Tagesschau [un journal télé national ; NdAtt.] a fait état d’une hausse rapide des loyers à Leipzig. Cette publicité a été obtenue par des actions militantes et non par une paire de politicien.ne.s locaux.les réuni.e.s au sein de l’ « Alliance pour un logement abordable ». Les mêmes journalistes qui écrivent dans leurs articles que le débat est relégué au second plan par les émeutes, dans les mêmes papiers écrivent pour la toute première fois à propos de la gentrification en cours à Leipzig ! Mais que peuvent elles/ils faire d’autre : leur tâche consiste, entre autre, à stabiliser la société bourgeoise et à pacifier les gens avec la propagande étatique. Cela n’est pas une théorie du complot : la plupart des grands journalistes mainstream se considèrent, comme ils/elles le disent, comme le quatrième pouvoir de l’État !

« Si vous n’aviez pas jeté de pierres, il y aurait maintenant des logements abordables ! »
Les politicien.ne.s, qui se pressent maintenant de répandre à droite et à gauche ce (faux) argument, courtisent depuis des années les spéculateur.trice.s immobiliers, comme le groupe CG ou d’autres urbanistes du même type, qui ont des fantasmes de pouvoir. Ils/elles planifient une ville où seuls les riches peuvent vivre et où les plus pauvres doivent faire la navette, depuis la banlieue, pour trimer. Dans la logique capitaliste, aucune autre forme de ville n’est concevable ; les pauvres font des jobs qui rapportent peu, ou bien ne gagnent pas d’argent du tout avec le travail salarié, elles/ils ne peuvent donc tout simplement pas se permettre les appartements qui sont construits et ne sont nécessaires que pour l’exploitation de leur travail et non pour vivre vraiment une vie digne en ville. Les politicien.ne.s représenteront toujours les intérêts des riches, car la ville moderne dépend de la maximisation et de la croissance des profits. Nous n’allons pas commencer à faire appel aux Jung et aux Lazar [Burkhard Jung : maire (SPD) de Leipzig ; Monika Lazar : député de la Saxe (le Land de Leipzig), encartée aux Verts ; NdAtt.], ils/elles nous sont hostiles, tout comme les flics !

« La violence n’est pas un moyen légitime pour atteindre ses objectifs politiques ! »
La vieille histoire de la non-violence. Pour conserver sa légitimité, la société bourgeoise doit constamment affirmer qu’elle serait non-violente. C’est le contraire : des personnes sont jetées hors de chez elles, les femmes doivent combattre quotidiennement contre des rapports patriarcaux, des gens sont harcelés, battus et assassinés par les flics parce qu’ils ne correspondent pas au « phénotype nord-européen classique ». Tout cela est de la violence, structurelle, physique et psychologique. Une société capitaliste, patriarcale et raciste produit cette violence et en a besoin pour réprimer les tensions antagonistes. Bien sûr, c’est de la violence aussi lorsque des flics sont blessés par des jets de pierre ; mais quand des personnes qui sont quotidiennement touchées par les mécanismes d’oppression les plus divers se défendent contre les flics qui ont toujours été là pour protéger les rapports de propriété capitalistes, alors cette contre-violence est compréhensible et légitime. Aucun bouleversement révolutionnaire dans l’histoire de l’humanité n’a été réalisé avec des fleurs et de beaux discours, même si ceux-ci sont quand-même nécessaires. Pour s’affirmer face à la société quotidienne, il faut de l’organisation et des expressions créatives de résistance !

Salutations rageuses et combatives aux prisonniers ; nous ne sommes pas tou.te.s là ! [clin d’œil au slogan de manif, bien connu en Allemagne, « Wir sind nicht Alle – es fehlen die Gefangenen » : Nous ne sommes pas tou.te.s là, il manque les prisonnier.e.s ; NdAtt.]
A bas les flics !
Pour l’anarchie !

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