Mpalothia / dimanche 3 février 2019
Le 1er février, à Moscou, le FSB [les services secrets russes; NdAtt.] a fait des descentes dans plusieurs appartements et arrêté dix personnes, accusées d’association de malfaiteurs. Après une journée d’interrogatoires et de tortures, tout le monde a été relâché, mis à part une personne : Azat Miftahov. Il est accusé de la fabrication d’explosifs et de faire partie de « l’organisation anarchiste radicale Narodnaya Samooborona [Autodéfense populaire; NdAtt.]. Cette organisation est devenue, pendant la dernière année, la cible principale de la répression en Russie : des nombreux membres de ce groupe ont été arrêté.e.s, torturé.e.s ou menacé.e.s. Certain.e.s de ses membres ont du quitter le pays, sous la menace de longues sentences de prison et de tortures.
Un des anarchistes arrêtés, Daniil Galkin, a dénoncé les tortures. Après son interpellation, il a été tabassé et torturé avec des électrochocs pendant deux ou trois heures, à l’intérieur d’une voiture de police. Galkin a été obligé de déclarer, sous torture, que Azat Miftahov est anarcho-communiste et a participé a des actions anarchistes. Galkin a été obligé de donner un entretien a la télévision fédérale Perviy Canal (Premier canal), en mettant en danger des anarchistes, et de promettre de « collaborer avec la police et donner des informations à propos des actions anarchistes ».
Dans le poste de police de Balashiha, dans la région de Moscou, Galkin a vu Azat : il se faisait menacer par des fonctionnaires du FSB et avait les bras tordus. Selon Galkin, Azat « ne ressemblait plus à un être humain » à cause des tortures subies. Il a aussi dit qu’il a entendu les cris d’une des activistes arrêtées, enfermée dans la pièce à côté de la sienne. Il a aussi entendu qu’un des anarchistes arrêtés s’est coupé les veines et a avalé des médocs, de façon à éviter d’autres tortures et d’être obligé à avouer, donnant des informations sur d’autres compagnon.ne.s. Selon d’autres témoins et des journalistes, cette personne serait Azat Miftahov.
Azat a été maintenu en garde-à-vue au poste de police jusqu’à tard dans la nuit, on ne lui a pas permis de voir un avocat. Pendant la nuit, il a été sorti du poste de police et, devant son avocat qui l’attendait, a été amené vers une direction inconnue. Nous ne savons absolument pas où il se trouve en ce moment, le 2 février à 18h. On pense qu’il est encore torturé et obligé de donner des informations sur soi-même et ses camarades.
Nous demandons des actions de solidarité, du soutien financier et de relayer les informations.
Pour rappel : actuellement en Russie (et dans les territoires récemment annexés, comme la Crimée) sont en cours des nombreuses opération contre des anarchistes, avec des inculpations de « terrorisme ». Quelques exemples : l’affaire « Réseau », l’enquête contre Vyatcheslav Lukichev, l’enquête contre l’anarchiste Kirill Kuzminkine, celle contre l’anarchiste de Crimée Evgeniy Karakashev [pour ces trois affaire, voir ici; NdAtt.].
NdAtt. : Ce texte finit avec un appel à un soutien financier et les informations nécessaires pour envoyer de l’argent. On se permet d’ajouter que la solidarité c’est avant tout l’attaque.
Selon un texte de mise à jour publié sur A2day (et lu dans la traduction de google… ces infos sont donc à prendre avec précaution), Azat Miftakhov a été présente devant un juge le 4 février. Il a été accusé de fabrication d’explosifs et de la tentative de faire exploser un gazoduc à Balashikha, dans la banlieue de Moscou, le 11 janvier 2018. Le juge aurait motivé sa détention préventive avec le fait que Azat serait membre d’un groupe anarchiste. Le compagnon a rejeté ces accusations; dans la vidéo il parait sûr de lui et on ne voit pas des signes des coups reçus.