Est Républicain / vendredi 19 septembre 2014
Le 26 août dernier, l’équipe de nuit de la gendarmerie de Gray est en patrouille dans la Zac Gray-Sud. Alors que les gendarmes rendent visite à un restaurateur, un serveur vient les prévenir que leur voiture a un pneu crevé. Et qu’un jeune homme « en survêtement blanc » a été aperçu dans les parages. La description du suspect correspond à un individu que les gendarmes avaient croisé peu avant, et qu’ils avaient reconnu. Ils changent leur pneu, partent à sa recherche, le repèrent dans le quartier des Îles et l’interpellent, non sans mal. L’intéressé résiste, insulte les forces de l’ordre. En garde à vue, à trois reprises, il menace un gendarme.
Sur lui, les enquêteurs découvrent du cannabis, une bombe lacrymogène, deux tournevis et un couteau. La lame correspond à l’entaille constatée sur le pneu. Le prévenu, M. D., de Gray, nie cependant être l’auteur des dégradations. Le couteau lui aurait servi dans l’après-midi à réparer le vélo de sa sœur.
Présenté le 28 août en comparution immédiate, il a demandé un délai pour préparer sa défense. Il a été placé en détention jusqu’à sa présentation, hier, devant le tribunal correctionnel de Vesoul. « Il avait besoin d’être confronté à la contrainte », estime Stéphane Clément, substitut du procureur. Ses réquisitions : six mois de prison dont cinq avec sursis et mise à l’épreuve.
Pour l’avocat du jeune homme de 19 ans, la prison n’est pas la solution. « Il est majeur, mais il est encore immature », plaide Pierre-Henri Barrail. « La détention peut être l’école de la délinquance. Il a plutôt besoin qu’on lui réapprenne à se lever le matin, à respecter son futur employeur et les gendarmes… Ce ne sont pas forcément les valeurs véhiculées en prison. »
Le tribunal est tout de même allé plus loin que ce que demandait le parquet. Les juges ont prononcé une peine de quatre mois de prison ferme, mais sans mandat de dépôt : il est possible de l’aménager hors de prison. M. D. devra en outre payer la facture de 226 € pour les dégradations sur la voiture de gendarmerie et verser 800 € de dommages et intérêts au gendarme qu’il avait menacé.