Sans Attendre Demain / vendredi 20 juillet 2018
« La nuit du 17 au 18 juillet 2018 a été brûlante à Besançon », titre l’Est Républicain. En effet, deux structures de l’État ont perdu au total une dizaine de véhicules dans les flammes.
A La City, cinq véhicules de la Communauté d’Agglomération du Grand Besançon [1] sont partis en fumée. Un autre a été endommagé par les flammes.
En lisant la brève du journal des matons « Actu Pénitentiaire« , on apprend également qu’aux environs de 4h, les policiers sont alertés par des riverains que les flammes sont en train de ravager plusieurs véhicules du Service Pénitentiaire d’Insertion et de Probation [2] garés sur le parking intérieur de leur siège avenue Clémenceau. Au total, cinq voitures du SPIP sont incendiées et les bureaux situés juste à côté ont vu leurs vitres exploser et la façade noircie sous l’effet des flammes et de la chaleur.
Rappelons que le 26 janvier dernier, en pleine grève des matons, une armoire locale de raccordement à la fibre optique située avenue Villarceau, entre la maison d’arrêt et le SPIP, a été incendiée. Une centaine d’utilisateurs ont été privés d’internet pendant 24h.
Notes :
[1] Des raisons de s’en prendre à la CAGB il en existe des milliers. Parmi elles: aménagement des quartiers pour la spéculation immobilière; responsable de la mise en place du tramway en 2013 et tout ce que cela implique en matière d’embourgeoisement des divers secteurs de la ville (constructions d’éco-quartiers, de centres commerciaux), de renforcement et de généralisation du contrôle et de la surveillance; Refoulement des pauvres et autres indésirables à l’extérieur de la ville (dans des bleds paumés) afin de faire place net à des futurs habitant.e.s plus aisé.e.s. Actuellement, elle construit à Chamars, en face du comico, un lieu d’accueil pour les touristes en lieu et place d’un abri qui a longtemps été occupé par des sans-papiers. Par ailleurs, elle mène une guerre sans merci à l’affichage sauvage, dans sa logique d’aseptisation totale de la ville et des rapports humains… Rappelons aussi que son président n’est autre que le maire de Besançon, Jean-Louis Fousseret.
[2] Au sujet du SPIP, on pourra relire l’article publié dans le bulletin anarchiste Lucioles n°20, décembre 2014 « SPIP: des matons sans uniforme » :
» […] Mais qu’est-ce que le SPIP ? Ce service dépend de l’Administration Pénitentiaire (AP) et ses conseillers sont formés à l’École Nationale de l’AP d’Agen. Sur les bancs, ils coudoient les surveillants avec qui ils travailleront après, en prison. En effet, les conseillers du SPIP sont de vrais alter-ego des matons, le visage « gentil » de cette machine à broyer les personnes qu’est la prison. Et, tout comme les matons, ils sont indispensables à son bon fonctionnement.
Le but de l’État est d’enfermer toujours plus de monde (comme le montre bien le plan visant à construire 13000 places de plus en taule). Pour cela ils doivent garantir le calme dedans, avec les chantages sur la « bonne conduite », et aussi étendre la prison dehors, avec les « mesures alternatives ».
En taule, ce sont les conseillers du SPIP qui valident les projets de « réinsertion » des détenus. De ce fait, ils ont un grand pouvoir pour ce qui concerne l’acceptation ou pas, de la part du juge, des demandes de libération anticipée ou d’aménagement de peine. Dehors, leur fonction est « l’assistance et le contrôle » des personnes qui ont écopé de sanctions pénales alternatives à l’incarcération, comme la mise à l’épreuve, la liberté conditionnelle, le travail d’intérêt général et autres aménagements de peine (par exemple le placement sous surveillance électronique). Ce sont eux également qui signalent les personnes qui ne respectent pas leurs obligations « alternatives », en les envoyant au trou.
Le SPIP a donc un rôle central dans cette « individualisation de la peine » qui est à la base d’un système de prix et chantages liés aux « alternatives » à l’enfermement pur et simple. Un système qui casse la solidarité entre détenus et pousse chacun à intégrer l’idée que la peine est nécessaire et qu’on ne peut s’en sortir qu’en collaborant avec ses propres bourreaux. […] »