La Provence / vendredi 14 avril 2017
[…] Mercredi après-midi, à l’heure de la promenade, les surveillants ont aperçu un détenu en train de ramasser un colis qui venait d’être projeté par-dessus le mur d’enceinte du centre de détention. « L’un d’eux a voulu le contrôler car, bien souvent, il peut s’agir de stupéfiants, de téléphone voire d’une arme, explique Benjamin Marrou, secrétaire de l’UFAP-UNSa Justice. Il avait dissimulé l’objet dans ses sous-vêtements. Le surveillant a voulu le contrôler et lui a ordonné de sortir de la cour. Le détenu s’est approché. Le surveillant l’a saisi par le bras. C’est là que le détenu lui a asséné plusieurs coups de poing au visage ».
Observant la scène, le chef de bâtiment est lui aussi intervenu. Il a été frappé à son tour. Un mouvement de foule s’en est alors suivi, impliquant d’autres détenus présents dans la cour. Finalement, le personnel de l’administration pénitentiaire a réussi à ramener le calme au plus vite. Par mesure de précaution, le détenu a immédiatement été isolé au quartier disciplinaire. Quant aux deux surveillants, ils se sont rendus à l’hôpital. Diagnostic pour le plus sévèrement touché : nez fracturé, traumatisme à l’une de ses pommettes, ecchymoses, contusions, blessure au genou lors de la chute à terre…
À l’issue d’un examen médical, le médecin a prescrit 9 jours d’ITT au premier surveillant agressé. Le second, choqué par l’agression, a pu rencontrer un médecin hier. Aujourd’hui, ces deux gardiens de prison devraient se constituer partie civile devant le tribunal correctionnel d’Avignon où l’auteur des faits, un prévenu âgé d’une vingtaine d’années sera traduit en comparution immédiate. […]
Au Pontet, les chiffres sont là. Entre les deux maisons d’arrêt, le centre de détention, le quartier des mineurs et le quartier réservé aux personnes placées sous le régime de la semi-liberté, on dénombre « 850 détenus hébergés [sic ! NdAtt.] pour 650 places. Notre taux de surpopulation n’atteint pas les 200 % comme à Fleury ou Villepinte« , reconnaît le responsable de l’Ufap, mais les difficultés sont là. « Nous manquons de personnels. On tourne avec 80 % de nos effectifs. Normalement, nous sommes 179 surveillants mais par le jeu des postes vacances, des mises en disponibilité, il nous manque 12 postes, explique le syndicaliste. Le métier a du mal à recruter« . Même si des campagnes de recrutement ont été lancées au niveau national, le métier de surveillant pénitentiaire « n’est pas assez valorisé. Ce n’est pas gratifiant et le salaire (1 500€ nets en début de carrière + des primes, NDLR) n’est pas attractif « .