Lerm-et-Musset (Gironde) : Contre la LGV et ses défenseurs

Ouest-France / samedi 12 octobre 2024

Vives tensions à Lerm-et-Musset, à 75 km au sud de Bordeaux, sur un terrain privé où manifestent des collectifs d’opposants et le mouvement écologiste radical des Soulèvements de la Terre, samedi 12 octobre, contre la future ligne ferroviaire à grande vitesse (LGV) du Sud-Ouest. Dans l’après-midi, une partie des manifestants entre 20 et 30 individus, habillés en noir, s’en sont pris à un véhicule de gendarmerie, ensablé dans un pare-feu, cassant les vitres et montant sur le toit, comme le dénonce la préfecture de la Nouvelle-Aquitaine.

Le media Sud-ouest a diffusé une vidéo de cette attaque. « Les gendarmes étaient trois et ont essuyé des tirs de projectiles. Malgré l’envoi de quelques grenades lacrymogènes, ils ont rapidement abandonné le véhicule et ont disparu à pied dans la forêt », relate le journal.

Ces tensions ne sont pas les premières de ce rassemblement, placé sous surveillance par les autorités. Selon la préfecture de Gironde, un hélicoptère de la gendarmerie qui effectuait un survol du site des anti-LGV a été la cible de « plusieurs tirs » [de mortiers d’artifice ; NdAtt.] cette nuit, sans toutefois que l’appareil ou ses occupants ne soient atteints. […]

Au moins un millier de personnes sont rassemblées contre la liaison à venir entre Bordeaux, Toulouse et Dax. Les travaux ont commencé au nord de Toulouse mais l’autorisation nécessaire à des aménagements ferroviaires au sud de Bordeaux (AFSB), préalables au chantier de la LGV lui-même attendu en 2028, reste à délivrer d’ici fin novembre.
La LGV vise à relier, en 2032, Toulouse à Paris en trois heures et dix minutes, gagnant une heure sur l’itinéraire actuel. Un embranchement traversant l’est de la forêt landaise doit rallier Dax à Bordeaux en vingt minutes de moins et, un jour, permettre des liaisons directes avec l’Espagne.
[…]

Mais les opposants — élus et parlementaires locaux, habitants, sylviculteurs ou viticulteurs — dénoncent un projet « mortifère » d’une quinzaine de milliards d’euros qui conduirait, selon eux, à l’artificialisation d’environ 5 000 hectares, en traversant notamment la vallée du Ciron, affluent de la Garonne, où se trouve une hêtraie ancestrale.

Ils prônent une rénovation des lignes existantes pour développer les « trains du quotidien » et critiquent l’imposition d’une taxe spéciale à 2 340 communes proches du tracé pour ce chantier « pharaonique », cofinancé par l’État, les collectivités locales et l’Union européenne.

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Mise à jour du lundi 14 octobre : les gendarmes, mauvais perdants, se vengent avec une perquisition du campement

France Bleu / dimanche 13 octobre 2024

Une perquisition a été menée dimanche en Gironde sur le campement des opposants à la future ligne ferroviaire à grande vitesse (LGV) du Sud-Ouest, au lendemain d’une mobilisation émaillée de dégradations, a annoncé le parquet. Entre 800 et 1.500 personnes étaient présentes.

La manifestation contre le projet de LGV Bordeaux-Toulouse et Bordeaux-Dax, qui s’est déroulée depuis samedi dans le sud de la Gironde, est terminée, annonce ce dimanche soir la préfecture de la Gironde dans un communiqué. Elle a réuni « au plus fort de l’événement entre 800 et 1 000 personnes » dont « 300 contestataires radicaux », précise la préfecture. Les organisateurs revendiquent la présence de 1.500 personnes.
Sur l’ensemble du week-end, trois personnes ont été interpellées et 4.500 véhicules et 5.900 personnes ont été contrôlés. Un véhicule a également été volé et un fourgon de gendarmerie a été dégradé samedi après-midi. Dimanche à 18h30, il ne reste plus qu’une quarantaine de véhicules sur le camp en cours de démontage, ajoute le communiqué.

Une perquisition a été menée dimanche sur le campement des opposants, a appris l’AFP auprès du parquet et des organisateurs. « Ce sont des actes d’enquête tout à fait classiques qui sont en cours », a précisé le parquet de Bordeaux, confirmant que les investigations étaient liées au saccage samedi après-midi d’un véhicule de gendarmerie enlisé, par des manifestants cagoulés en marge d’un cortège en forêt. Des équipements (casques, bouclier, jambières) avaient été volés dans le véhicule.
Le collectif LGV Non Merci et le mouvement écologiste des Soulèvements de la Terre ont par ailleurs revendiqué des « peintures, banderoles, désarmements » ayant visé dans la nuit de samedi à dimanche plusieurs sites d’entreprises impliquées dans le projet de LGV, dont le cimentier Lafarge. Selon LGV Non Merci, plusieurs unités de la gendarmerie, dont des équipes cynophiles, ont fait irruption dimanche sur le camp installé pour le week-end à Lerm-et-Musset, à 75 km au sud de Bordeaux.
Quelque 500 objets ont été saisis, « dont deux fusils de chasse, deux arbalètes, 50 armes blanches, de nombreux artifices ainsi que des boules de pétanque, frondes, masques et lunettes de protection », a précisé la préfecture.

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