Châtellerault (Vienne) : Ni GPSO, ni méga-bassines !

La Grappe / vendredi 11 octobre 2024

Ni GPSO, ni méga-bassines : communiqué à propos de nos actions la nuit dernière à Châtellerault.

La nuit dernière nous avons visibilisé les activités dégoûtantes de Groupama et Artelia à Châtellerault. Ces firmes sont des artisanes du désastre en cours. Les gens du Châtelleraudais ont le droit de savoir qui conspire à deux pas de leur maison. Deux grands projets inutiles et néfastes que nous combattons sont soutenus par ces entreprises : le système bassinaire d’une part, le Grand Projet Ferroviaire du Sud-Ouest (GPSO) d’autre part.

« Groupama assure le désastre
No bassaran »

Groupama tout d’abord : l’assureur des méga-bassines. À rebours des changements nécessaires dans les pratiques agricoles, la compagnie d’assurance permet, en acceptant d’assurer les bassines, la perpétuation et l’approfondissement d’un modèle néfaste. Au moment où notre adaptation aux changements climatiques nécessiteraient une agriculture qui favorise la présence des animaux et insectes, la richesse des sols, la production de nourriture pour les habitant.es du territoire, les méga-bassines font tout le contraire. Elles favorisent une agriculture de rendement explosif, orientée vers l’exportation des céréales, comme le village de l’eau en a fait la démonstration l’été dernier. En dépit du récit fallacieux de ses promoteurs, le système bassinaire est la tentative de sauver le système agro-industriel des grandes monocultures, qui exploite le sol sans vergogne, chasse le vivant du territoire, détruit les paysages qui font notre histoire et spécule sur notre dos.


« Artelia complice
La LGV ne passera pas »

Artelia ensuite : ce discret et puissant groupe d’ingénierie est lourdement impliqué dans le développement du GPSO. La Ligne à Grande Vitesse (LGV) qui doit relier Bordeaux à Toulouse et Dax est la lubie dépassée de quelques élu.es et riches groupes industriels. Le GPSO est un projet digne des années 1970, époque de sa conception. Il ambitionne de relier les grandes villes à Paris, quel qu’en soit le prix pour les habitant.es sur son parcours, quels que soient les territoires qu’il va défigurer en les traversant. Les détails de son coût exorbitant ne sont pas encore connus : d’une première estimation à 14Md€, il se peut, selon le directeur de SNCF Réseau lui-même, que son coût pour lae contribuable se situe finalement autour de 20Md’€, dont un tiers sera supporté par les collectivités territoriales non ou mal desservies. Les gains de temps estimés sont modestes et surtout ne tiennent pas compte des trajets supplémentaires que devront faire les habitant.es dont les gares auront été shuntées par le projet. L’enquête publique réalisée sur le projet était pourtant implacable : « Le service de la grande vitesse étant consubstanciel à la desserte exclusive des grandes agglomérations, le risque de métropolisation est patent. L’irrigation du territoire présenté comme un argument en faveur du projet risque de se transformer en drainage du territoire et en concentration de l’activité sur les métropoles. » [Extrait de l’enquête publique de 2014-2015]. Enfin, à ce racket organisé des territoires ruraux en faveur d’un projet reliant les grandes villes s’ajoute l’impact colossal pour l’environnement : « Ce projet va détruire près de 5000 hectares de terres (agricoles, forêt et zone humides), et fragmenter des territoires impactant la biodiversité (dont 8 sites Natura 2000) » comme l’explique le collectif LGV Non Merci.

Quiconque connaît la vie avant la LGV dans notre région connaît les désastres qu’elle a engendrée. Quiconque connaît le Marais poitevin, ou a pris le temps d’écouter ses grands-parents à son propos, connaît l’importance de cette zone humide. La vallée du Ciron et le Marais poitevin détiennet une richesse exceptionnelle. Les formes de vie qui les habitent et les pratiques agricoles traditionnelles sont étroitement liées à l’eau. Nous ne laisseront pas ces territoires se faire lacérer et assécher ni par des rails ni par les méga-bassines.

Les cibles ne manquent pas : chantiers, bureaux d’études, donneurs d’ordres et porteurs de projets… Un coup de peinture fraîche, deux coup de tournevis et de mousse expansives suffisent à visibiliser les acteurs du désastre en cours. D’autres actes suivront certainement. La richesse des pratiques de luttes paysannes peuvent vous permettre d’entrevoir nos imaginaires.

Nous invitions les habitant.es du Châtelleraudais et plus généralement de tout le Poitou-Charentes à rejoindre l’iniative Freinage d’Urgence les 11, 12 et 13 octobre contre le GPSO en Gironde.

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Note d’Attaque : deux autres photos, tirées de la Nouvelle République


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