knack[punkt] / mercredi 11 septembre 2024
La semaine dernière, le 27 août, est tombée la nouvelle, qui change tout, que, selon le tribunal régional, de Leipzig, tous les chefs d’accusation, sauf la perturbation de la paix publique, sont sans fondement. Les indices ne suffisent pas pour étayer les chefs d’accusation de tentative de meurtre, de coups et blessures, etc. et une accusation sera portée devant le tribunal de première instance pour perturbation de la paix publique. C’est le même reproche qui s’applique à toutes les personnes qui avaient été nassées, dont Benni. Il ne s’agit pas ici d’actes individuels, mais simplement du soutien moral présumé à la foule violente, concrétisé par le port de fringues noirs.
Le parquet avait identifié Benni comme suspect au moyen de (prétendues) preuves, construites ad hoc et surtout basées sur des motivations politiques. Malgré leur travail indépendant et les perplexités évidentes sur l’argumentation du Soko LinX [le groupe de la police saxonne spécialisé dans la répression de l’« ultragauche » ; NdAtt.], le procureur et le juge d’instruction avaient décidé de placer Benni en détention préventive pendant presque six mois et de prendre leur temps avec l’acte d’accusation. Étant donné que cette accusation était si démesurément exagérée, avec deux tentatives de meurtre et 18 tentatives de coups et blessures, la juridiction est passée à une chambre d’assises du tribunal régional. Celle-ci a rapidement décidé que la détention préventive était sans fondement. Ensuite, ils ont passé dix semaines à étudier les dossiers à fond et, avec une explication de 40 pages, ont indiqué que la chaîne d’indices était manifestement arbitraire. [On ne va pas traduire les exemples de bobards utilisés par les flics allemands pour inculper le compagnon : ils sont du même acabit que ceux utilisés de ce côté-ci du Rhin ; NdAtt.]
Le procureur a officiellement présenté un recours, sans motivations, au tribunal d’appel, contre cette claire réfutation de ses enquêtes politiquement motivées. Une décision tombera probablement dans les prochains mois. Il ne suffit visiblement pas de voler six mois de la vie de notre ami et compagnon. Ils veulent aussi le priver de son temps, une fois libre, avec des années d’incertitude et des procès longs et coûteux. Tout cela pour s’accrocher à leurs constructions aussi absurdes que dangereuses, dans le but de masquer publiquement, derrière des accusations de meurtre instrumentalisées politiquement, leur propre violence le jour de la manifestation qui a suivi les condamnations dans l’affaire Antifa Ost, et en même temps punir sans jugement les antifascistes et leurs proches. Parfois, il serait plus digne d’accepter des réprimandes claires, justement de la part de leurs propres collègues du système judiciaire.
En tant que groupe de soutien, nous sommes avant tout simplement heureux.ses que, au moins, une fin plus rapide de cette torture soit en vue. Benni ne récupérera pas ces six mois [passés en détention préventive ; NdAtt.], mais son regard peut se tourner à nouveau vers l’avant. Il est encore une fois évident avec quel zèle délirant le service politique du parquet, avec le soutien du Soko LinX, se précipite sur le milieu autonome de Leipzig. Quand quelque chose ne va pas, ils le font aller quand même. Quand des gens se soustraient avec succès à la justice, des gens sont nassées de manière arbitraire ou leurs maisons perquisitionnées. Même maintenant, la sentence de l’un des plus hauts tribunaux de Saxe ne suffit pas, mais cette farce risque de nous occuper encore longtemps. Nous ne pouvons ni ne voulons avoir aucune confiance dans ce système judiciaire et nous devons compter sur nous-mêmes. Peu importe les tournures que ce procès prendra, nous restons aux côtés de Benni et continuons à être solidaires avec tous les antifascistes persécuté.es.
Liberté pour tou.tes les prisonnier.es.