Athènes (Grèce) : Attaque avec des cocktails Molotov contre des flics de l’OPKE

Dark Nights / dimanche 26 novembre 2023

Jeudi 16 novembre, nous avons choisi d’attaquer un peloton du célèbre groupe OPKE (groupe de prévention et répression du crime de la police hellénique) au croisement des rues Navarino et Charilaou Trikoupis. Le résultat de cette attaque a été l’incendie du véhicule et des blessures pour certains d’entre eux. Notre attaque est à la fois une petite brèche dans le siège que les ordures avec l’uniforme de la Démocratie imposent dans le secteur d’Exárcheia et un petit rappel que rien ne restera sans réponse.

Cinquante ans après la révolte de Polytechnique, quinze ans après Décembre 2008, qui a éclaté après le meurtre du lycéen anarchiste Alexandros Grigoropoulos, l’État et les capitalistes ont lancé une attaque d’intensité inédite contre des conquêtes gagnées par le sang et la lutte. L’intensité de l’attaque est vécue par les couches les plus pauvres de la société, qui sont soumises à une exploitation quotidienne. Les meurtres au travail, aux frontières, en prison et aux postes de contrôles de la police sont appelés « accidents de travail », « incidents isolés », « fusillades » et n’occupent qu’une seule colonne dans les marges d’un journal. Mais il s’agit clairement de meurtres étatiques et capitalistes, dans un ambiance où nos vies sont dévalorisées et sacrifiables. Dans une ambiance néolibérale où les patrons, dont le seul critère est l’augmentation de leur rentabilité, pointent les pistolets des flics sur les superflu.es, les pauvres, les exclu.es et les petit.es délinquant.es. Les forces de la répression ont toujours été les bataillons d’assaut meurtriers de la démocratie bourgeoise. Les assassins en uniforme ont taché leurs mains de sang, du sang qui n’a pas encore séché, depuis les récents meurtres de sang froid du Rom Christos Michalopoulos, en Béotie, le meurtre de Kostas Manioudakis, la tentative de meurtre de B., une fille de seize ans, à Néo Héraklion et les innombrables passages à tabac de manifestant.es, de grévistes, etc. Les executeurs matériels et les instigateurs de ces meurtres sont les hommes de l’OPKE, une bande d’assassins et de tortureurs. Pour rappeler qu’aucun meurtre d’État ne restera sans réponse, que les vies des Roms comptent, que le sang coule et appelle à la révolte, des interventions comme celle-ci sont le devoir intrinsèque de chaque mouvement, chaque organisation, chaque procès social qui fait référence à la cause de la révolution sociale. Elles sont une tâche intrinsèque à la formation d’un mouvement révolutionnaire, afin que les perspective d’autodéfense sociale et de classe ne soient pas des déclarations vides et maladroites, mais des positions de bataille qui défient activement le monopole étatique/capitaliste de la violence.

Nous envoyons des salutations militantes aux camarades antifascistes qui ont fait face à l’État et aux fascistes, à l’approche du 1er novembre, en portant des coups au front commun formé par les flics et les fascistes, en promouvant la solidarité et et la camaraderie, qui restent nos armes les plus puissantes.

Bonne liberté à la guérillera et membre de Lutte Révolutionnaire Pola Roupa et au compagnon Kostas Dimalexis.

Solidarité au compagnon Polycarpos Georgiadis (qui passera en procès le 13 décembre) et à ceux/celles inculpé.es dans la machination d’État appelée « affaire compagnons/compagnonnes ».

Force aux compagnons D.S. et R.Z., accusés d’une tentative d’attaque explosive à Thessalonique.

Liberté pour la Palestine.

Rien n’est fini, tout continue.

Cellule Michalis Kaltezas*

 

* Note de Dark Nights : le meurtre de Michalis Kaltezas a eu lieu en 1985, pendant les manifestations pour l’anniversaire de la révolte de Polytechnique. Le flic Athanasios Melistas a tiré dans la nuque du lycéen Michalis Kaltezas, de 15 ans, d’une distance de vingt mètres, pendant que celui-ci courait avec d’autres manifestant.es vers la place Exárcheia. Juste après la mort de Kaltezas, des anarchistes ont occupé, en signe de protestation, l’ancien bâtiment de la faculté de Chimie, sur la rue Solonos, et le Polytechnique. Le matin du 18 novembre, le Comité d’asile universitaire, présidé par le recteur Michael Stathopoulos, a donné l’autorisation à la police d’entrer dans le bâtiment de Chimie. L’incursion a été menée avec l’utilisation de gaz lacrymogènes, pour la première fois depuis 1976, et les policiers ont arrêté 37 personnes, qu’ils ont lourdement tabassé, tandis que quelques unes ont réussi à s’enfuir et à atteindre l’occupation de Polytechnique par les égouts. Cela a été la première levée de l’asile universitaire depuis sont établissement officiel en 1982. Les jours suivants, les émeutes ont continué, à Athènes. Le flic meurtrier a été condamné à deux ans de prison, mais il a fait appel et il a été déclaré innocent. L’organisation révolutionnaire 17 Novembre a attaqué un car de police pour venger la mort de Kaltezas ; l’attaque a provoqué la mort d’un policier.

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