Biélorussie: La grève de la faim d’Ihar Alinevich, ce qu’on en sait en ce moment

Avtonom / dimanche 9 octobre 2022

Ihar Alievich, un partisan anarchiste condamné à 20 ans de prison pour avoir participé à la révolte en Biélorussie [en 2020 ; NdT], a commencé une grève de la faim. Des membres de l’Anarchist Black Cross ont recueilli des informations les plus récentes possibles sur Ihar, à partir du compte Facebook de sa mère, Valentina Alinevich, et de ses ami.es les plus proches. Voici ce que nous avons pu découvrir.

Le 5 octobre, l’avocat d’Ihar a essayé de le joindre, sans y parvenir. Il essayera de le joindre à nouveau la semaine prochaine. Selon des  informations non confirmées, Ihar est toujours dans une cellule punitive, où il a reçu la visite du Procureur. Il est très difficile d’obtenir des informations sur Ihar. Même sa mère n’a pas été en mesure de voir son fils, depuis des années. Il n’y a pas moyen de le contacter par téléphone, toutes ses lettres passent à la censure et souvent elles ne lui parviennent pas du tout. Pour des étranger.es cela peut sembler difficile à comprendre, mais étant donné que ce pays est « déconnecté de la loi », les informations peuvent être très rares.

 

La grève de la faim d’Ihar et ses demandes

Ihar a commencé sa grève de la faim le 19 septembre. Ses demandes précises ne sont pas connues avec certitude, mais il semblerait que la goutte qui a fait déborder le vase soit un rapport disciplinaire qui a porté à son placement en cellule de punition. Avant cela, il a envoyé à des autorités des réclamations sur l’arbitraire de la direction de la prison, mais il n’a pas reçu de réponse. Ihar suppose donc que ces réclamations se sont pas sorties de la prison du tout.

 

Transfert en régime pénitentiaire

Ihar a été transféré en régime pénitentiaire, du camp de travail où il purgeait sa peine. On ne connait pas le prétexte, mais il s’attendait à cela. C’est un phénomène de masse pour les prisonnier.es politiques biélorusses. Si une personne a de la dignité et de la volonté, voilà ce qui lui arrive.

 

L’affaire de 2010

L’affaire de l’incendie de la voiture de l’ambassade de Russie, en 2010, a été ressorti des archives. Le compagnon d’Ihar, le partisan anarchiste Dmitri Dubovsky, qui à l’époque avait réussi à s’enfuir, passera à procès. A cette époque-là, Ihar avait été arrêté et avait reçu sa première condamnation. Probablement, ils essayeront d’amener Ihar [au procès de Dmitri ; NdT] comme témoin. Ihar a raconté en détail son expérience par rapport à ce procès-là dans son livre « Sur la route de Magadan » et dans sa dernière déclaration au procès, en 2011, quand il a été indigné que Dmitri soit jugé coupable par contumace.

 

L’amende pour les voiture incendiées

Après avoir été condamnés à d’énormes peines de prison, Ihar et ses compagnons ont reçu des amendes pour avoir incendié des voitures de police, mais aujourd’hui, quand sa vie est en jeu, cela n’a plus d’importance.

 

L’attitude vis-à-vis des partisans anarchistes en Biélorussie

Les médias d’opposition et aussi les personnes normales ont beaucoup de sympathie pour les partisans anarchistes, les autorités publiques n’ont pas réussi à convaincre les gens qu’ils sont des dangereux terroristes.

 

Le nouveau livre d’Ihar

En prison, Ihar a commencé à écrire un nouveau thriller futuriste, « Red Cradle ». Ce n’est pas encore fini. Il a beaucoup d’autres idées, à propos de la technologie et de l’histoire. Il croit dans l’avenir de l’humanité.

 

Les actuelles conditions d’Ihar

Il n’y a aucun contact avec Ihar, mais sa mère et des amis pensent qu’il n’est pas brisé. Pour Ihar, la lutte est quelque chose de normal et de nécessaire. Il faudrait plutôt s’inquiéter s’il n’essayait pas de lutter d’une façon ou d’une autre.

 

Ce qu’on peut faire pour aider

Vous pouvez écrire à Ihar à cette adresse :

Igor Vladimirovich Olesinov
Prison number 8
ul. Sovetskaya 22A
22163 – g. Zhodino
Biélorussie

Vous pouvez aussi écrire via le formulaire en ligne, sur le site de l’ABC Biélorussie. Vous pouvez aussi faire un don pour soutenir les anarchistes et antifascistes biélorusses emprisonné.es.

Et, en général, combattre pour la liberté en Biélorussie et dans les autres pays.

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