Fuori dalla riserva / lundi 8 août 2022
Les riches saignent, eux aussi.
Communiqué de revendication du colis piégé contre Alessandro Profumo.
Les horreurs de la guerre émeuvent les âmes sensibles. Pour notre part,
ils nous rappellent que c’est l’injustice qui domine ce monde. Les corps
déchiquetés sont toujours ceux des pauvres, jamais un riche qui meurt ou qui perd une main.
Nous ne pensons pas pouvoir concurrencer la violence de l’État, votre
capacité de destruction et de meurtre est inégalable. Vous l’avez montré
ces dernières années en Syrie, en Irak, aujourd’hui en Ukraine, nous
l’avons vu dans les tortures et le massacre dans les prisons italiennes,
en mars 2020. Nous n’avons ni oublié ni pardonné.
Nous ne pouvons pas concurrencer votre violence et probablement nous n’avons même pas les tripes pour le faire. Par contre, nous croyons à la nécessité de la violence révolutionnaire, à l’action qui ouvre des brèches de liberté. Nous croyons à la contagion des idées qui marchent par les actions.
Encore une fois, la Fédération Anarchiste Informelle devient un instrument pour la communication révolutionnaire et la propagation de l’action anarchiste. Un instrument auquel tous les compagnons et les compagnonnes peuvent adhérer, en ajoutant leur signature à la sigle FAI-FRI, en se mettant en communication sans les dangers qui viennent du fait de se connaître directement. Un instrument par lequel nous pouvons nous exprimer et même dialoguer ou nous engueuler, tout en sachant que l’on parle à des compagnons et des compagnonnes qui ont mis en jeu leur vie et donc leur liberté. Quand il y a trop de mots et trop peu de faits qui s’en suivent, ce n’est qu’à nous d’inverser cette tendance.
Nous avons porté un petit rappel de violence chez quelqu’un qui fait son business avec la violence d’État.
Nous avons envoyé un colis piégé, arrivé le 27 juin à Rome, chez Alessandro Profumo, PDG de Leonardo SpA, l’entreprise d’État qui produit des armes de guerre et des dispositifs technologiques d’avant-garde. Habitué à grimper en haut des conseils d’administration et à y collectionner des places, grand faux-cul des universités, Profumo est un de ceux qu’on verra difficilement perdre son sang à cause des guerres, par lesquelles il s’enrichit. Leonardo a fait son business en vendant des armes à la fois à la Russie et à l’Ukraine ; aujourd’hui ses actions s’envolent en bourse et le gouvernement italien lui promet une avalanche de milliards, grâce au réarmement imposé par l’OTAN. A leur capital correspondent toujours et seulement nos souffrances et nos sacrifices.
Tu le sens, le parfum [« profumo » en italien ; NdT] de la rage ? Nous venons te rendre un peu de ta terreur, charogne !
Leonardo est à l’avant-garde en Europe dans la recherche et le développement technologique, il a par exemple reçu à plusieurs reprises des primes pour les résultats obtenus dans le secteur de l’ingénierie aéro-spatiale. Ce hasard ne nous surprend pas, étant donné que la guerre et le renouveau technique sont liés depuis toujours. C’est par la technologie qu’ils nous gâchent la vie, qu’ils nous épient, qu’ils nous amènent à la misère. C’est par les développements des techno-sciences qu’ils visent à redessiner le tissu social, pour rendre possible la guerre.
Frappons les responsables.
Nous appelons à une campagne internationale d’actions contre les oligarques qui s’enrichissent avec la guerre, les patrons de l’énergie et du secteur public techno-scientifique et industriel.
Chacun par les moyens et les méthodes qu’il préfère, en expliquant ses motivations ou en laissant parler les faits.
Nous dédions cette actions à Alfredo Cospito : sortez notre compagnon du 41 bis où vous devrez commencer à laver le sang des bourreaux. Aucune résignation, aucune trêve, aucune paix. Pour la fraternité internationale et l’action révolutionnaire.
Brigade Augusto Masetti* – Fédération Anarchiste Informelle – Front
Révolutionnaire International
* Note du traducteur : le 30 octobre 1911, peu avant le départ de son contingent, le jeune anarchiste Augusto Masetti, appelé sous les drapeaux lors de la guerre coloniale en Libye, tire sur un colonel.