Enough 14 / jeudi 26 mai 2022
Déclaration de l’Organisation militante anarcho-communiste, à propos du sabotage d’une voie ferrée, en Russie
Nous, Organisation militante anarcho-communiste, avons mené une action de sabotage sur une voie ferrée, aux coordonnées 56 16’44’’ N 38 12’40.5’ E [sauf erreur, ça devrait être dans le district de Serguievo-Possadski, à une soixantaine de km au nord-est de Moscou ; NdAtt.], sur une voie de garage qui conduit à une installation militaire de la 12e Direction du ministère russe de la Défense.
La jonction des rails a été démontée et les rails [les deux rails qui se suivent ; NdAtt.] ont été partiellement déconnectés. Il faut souligner que nous ne sommes pas sûr.e.s que cette déconnexion soit suffisante pour que le train sorte des rails. Mais, si vous voulez, il s’agissait d’un sabotage d’essai, où nous avons testé la faisabilité, à l’aide d’outils. Nous voulions aussi que le sabotage soit le plus discret possible, de façon que le train n’ait pas le temps de s’arrêter.
Par ailleurs, il n’est pas sûr qu’un déraillement de train dans une zone aussi déserte soit relayé par les médias et nous n’avons pas la possibilité de l’observer de nos propres yeux. Par conséquent, nous avons décidé de publier le résultat de l’attaque « en l’état », dans le but de partager cette expérience avec d’autres groupes de guérilla.
Quelques aspects importants de cette action sont :
1) on a choisie une voie qui mène à une unité militaire, où aucun train civil ne circule, de manière à éviter des victimes innocentes. Nous recommandons d’utiliser wikimapia.org pour les trouver. On y voit des installations militaires qui ne sont pas visibles sur les cartes classiques. Vous pouvez également utiliser des cartes avec prises de vue par satellites, pour juger si une installation est « en service ». Par exemple, dans la base où mène la voie ferrée attaquée, vous pouvez voir un ensemble d’équipements militaires, dans des zones découvertes.
2) Cela a immédiatement entraîné des limites dans les actions possibles : sur ces lignes, les wagons sont tirés par des locomotives diesel, du coup il n’y a pas d’armoires de signalisation ni de lignes électriques. Le principal point d’attaque sont donc les rails eux-mêmes.
3) Nous avons démonté la partie qui relie les rails entre eux [l’éclisse ; NdAtt.] et dévissé les écrous qui fixent le rail aux traverses. Des outils de chantier normaux, des clés à molette d’une longueur de plus de 50 cm, se sont révélés suffisants pour cela. Une clé à molette est nécessaire aussi parce que le rail est fixé avec deux types d’écrous. Nous recommandons l’utilisation d’un lubrifiant pour faciliter le dévissage des écrous, car beaucoup d’entre eux sont rouillés et coincés.
4) Après, le rail peut être soulevé avec des leviers et déplacé sur le côté. Plus on en a dévissé, des écrous qui servent à fixer le rail aux traverses, plus il est facile de déplacer le rail.
Cette méthode s’est révélé tout à fait faisable et sûre et elle peut causer de gros dégâts aux forces armées de la Fédération de Russie. Nous recommandons à tout le monde de l’utiliser.