Prison de San Miguel (Chili) : La lutte contre l’État fait partie de la lutte contre le patriarcat

Indymedia Lille / dimanche 13 mars 2022

La lutte contre l’État fait partie de la lutte contre le patriarcat.
Quelques mots de la compagnonne anarchiste Mónica Caballero

Il y a deux ans, un jour comme aujourd’hui, le 8 mars, les rues des principales villes du territoire dominé par l’État chilien étaient pleines de milliers de personnes qui, avec des couleurs, des cris, des slogans, du feu et des barricades visibilisaient et/ou attaquaient la plaie machiste. Aujourd’hui, seuls quelques corps sont présents dans les rues. Beaucoup préfèrent attendre les changements tellement promis par le nouveau gouvernement confortablement à la maison, des changements qui promettent d’en finir avec le machisme hétéropatriarcal chez les habitant-e-s de ce territoire.

L’expectative de nouvelles politiques publiques et de réformes sur les “questions de genre” a suscité un espoir chez une partie des groupes et individualités féministes, des dissidences sexuelles et dans
pratiquement tous les secteurs chupa banderas sociaux-démocrates. Les attentes et espoirs en sont malheureusement restés là, parce que l’hétéro-patriarcat ne prendra pas fin avec une quelconque réforme légale ou des aides sociales. Malheureusement, l’hétéro-patriarcat fait partie du système économique, social et culturel qui nous domine. Il est partout ! Nous le trouvons dans la manière dont nous nous voyons nous-mêmes et dont nous voyons les autres. Dans la manière de nous relationner, dans la façon dont ils nous soumettent etc. Il n’y a personne qui ne soit affecté-e par le patriarcat, mais sans aucun doute les attaques machistes ne sont pas les mêmes pour les hommes que pour les femmes ou les personnes trans, queers, les pédés, les lesbiennes, sans les victimiser ces 5 catégories sont les
plus touchées.
Aujourd’hui le pouvoir s’habille à la mode, il prend des allures féministes et de dissidences sexuelles, Et pourquoi ne le ferait-il pas ? Si tout le monde a sa place dans la fête démocratique, tout le monde peut être représenté dans les institutions, nous pouvons toutes et tous avoir les mêmes droits constitutionnels. Les puissant-e-s peuvent revêtir tels ou tels atours afin de se maintenir au pouvoir, tout comme ils et elles peuvent mettre en œuvre diverses initiatives pour améliorer les conditions de vie des femmes et des dissidences sexuelles, mais l’exercice du pouvoir et de la domination étatique ne se terminera pas autant. Les changements dans la forme et la manière dont les puissant-e-s “humanisent” la sujétion, ou créent un appareil répressif plus tempéré, ou proclament des lois plus inclusives pour différents collectifs, ne devraient pas faire partie des luttes de celles et ceux qui veulent réellement la destruction radicale de toutes les formes d’oppression.
Pour que quelque chose change radicalement, nous devons toutes et tous agir sans délégué-e-s ni intermédiaires, et sans attendre. Aujourd’hui ce sont celles et ceux qui n’attendent pas que d’autres
brisent leurs chaînes qui sortent dans la rue, celles et ceux qui veulent détruire le patriarcat ici et maintenant.

Action directe contre le macho !
Que toutes les institutions brûlent jusqu’à leurs fondations !

 

[Note d’Attaque : l’original en espagnol ici]

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