Kontrapolis / vendredi 26 novembre 2021
Le 1er décembre tombera la sentence du procès contre Cem – il est inculpé pour les attaques contre le Haus der Wirtschaft [la Maison de l’économie allemande, située à Berlin, est le siège des principales associations patronales allemandes ; NdAtt.], le Département pour le développement urbain de la ville-état de Berlin et le tribunal de district de Wedding, en tant que membre des Revolutionären Aktionszellen (RAZ) / Revolutionäre Linke (RL) [Cellules d’action révolutionnaires / Gauche révolutionnaire ; NdAtt.].
Depuis 2013, neuf personnes ont été accusées, en vertu de l’article 129 du code pénal (« constitution d’une association de malfaiteurs »), d’avoir crée les RAZ et la RL et d’avoir participé à la revue radikal.
Entre-temps, l’accusation en vertu de l’article 129 est tombée et Cem reste le dernier, et le seul, sur le banc des accusés, accusé de trois incendie criminel et d’avoir participé à la revue radikal – ce n’est pas un hasard s’il est également le seul parmi les neuf inculpé.e.s à ne pas avoir la nationalité allemande. Ce procès montre très clairement que l’État ne craint pas d’exercer sa répression pendant des années – chose qui, entre autres, a porté à la mort d’Alex, une des inculpé.e.s, en 2014. Elle s’est ôtée la vie aussi à cause de la pression psychologique subie.
Grâce à l’article 129, pratiquement toutes les communications des suspect.e.s ont été espionnés pendant une longue période, leur comportement a été observé, elles/ils ont été filmé.e.s et les flics ont essayé d’obtenir en cachette des échantillons d’ADN. A ce propos, cette affaire pour association de malfaiteurs ne se différencie pas beaucoup de nombreuses autres. Cet article du code pénal est utilisé pour surveiller des personnes et fouiller dans des structures, avec des moyens très importants, afin d’en apprendre le plus possible sur elles. Cette surveillance concernent souvent la vie dans son ensemble des personnes concernées, de leurs ami.e.s et de leur entourage. C’est pourquoi chaque affaire en vertu de l’article 129 constitue une attaque contre nous tou.te.s, et non contre des « individus précis ».
Les procédures actuellement en cours en vertu de l’art. 129, comme par exemple celle de Dresde, montrent clairement, elles aussi, comme des individus précis doivent porter le chapeau pour des idées radicales. Et elles montrent qu’il ne s’agit jamais d’un.e « prévenu.e précis.e », mais toujours de l’examen approfondi de structures dans leur ensemble.
Du coup, nous aussi appelons à venir à la station de métro Trumstraße, le 28 novembre 2021 à 14 heures, et à rejoindre à la manifestation pour la liberté de Cem ! Il sera condamné pour les actions, les contenus et les idées des RAZ et de la RL – montrons, par cette manifestation, que nous opposons notre force collective à l’attaque contre Cem. Nous sommes tou.te.s des malfaiteurs/trices ! Que ce soit à Berlin, Athènes, Dresde ou Francfort. Liberté pour Cem, solidarité avec tou.te.s les personnes inculpées pour association de malfaiteurs !
Et se souvenir c’est aussi lutter – pour Alex et tou.te.s ceux/celles qui ont été assassiné.e.s par la répression !
Criminals for Freedom