Indymedia Lille / jeudi 9 septembre 2021
Chouettes et hiboux d’ici ou d’ailleurs, nous nous sommes élancé.es dans la nuit noire.
Nous avons suivi les traces du renard et du chevreuil, humé l’air de l’automne qui pointe, bondi sous les étoiles dans les montagnes alpines et nous avons fondu sur des installations de l’entreprise Poma pour venger son engagement dans le projet CIGEO d’enfouissement des déchets nucléaires !
Nous avons choisi de cibler des lignes de téléphériques de Poma dans les stations des Alpes.
Poma la vertueuse, reine de la mobilité douce et du tourisme de masse nous t’avons démasquée !
Clic fait la clé !
Cric crac fait le premier écrou !
Cric crac fait le contre-écrou !
Claque la rondelle !
Et chantent les oiseaux de nuit antinuke
« Poma, va te faire enfouir ! »
Mise à jour du 15 septembre 2021 : les journaflics s’en mêlent
Franceinfo / mardi 14 septembre 2021
Comme souvent, le message a été posté sur un site internet proche de l’ultra-gauche libertaire. « Il y a quelques jours, nous avons fondu sur des installations de l’entreprise POMA pour venger son engagement dans le projet Cigéo d’enfouissement des déchets nucléaires. Nous avons choisi de cibler des lignes de téléphérique de POMA dans les stations des Alpes » peut-on lire dans un communiqué publié dimanche 12 septembre 2021.
Si elle n’a pas souhaité commenter l’information, la direction de Poma a néamoins confirmé qu’une enquête était bel et bien en cours de même que le Procureur de la République de Grenoble qui sans s’étendre a précisé qu’il s’agissait d’une enquête pour « menaces de dégradations ».
Pas de faits avérés donc mais de son côté, la société d’aménagement touristique de l’Alpe d’Huez (SATA) confirme que des consignes de surveillance accrue ont été passées car effectivement « des menaces récurrentes sont proférées depuis quelques mois à l’encontre de POMA ».
Spécialisée dans la fabrication de systèmes de transport par câble, en 2014, POMA a signé un contrat avec l’Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs (Andra). L’entreprise iséroise doit construire un prototype du funiculaire qui serait utilisé pour descendre les déchets radioactifs à 500 mètres sous terre sur le futur site d’enfouissement de déchets de Bure dans la Meuse.
« Sans ce funiculaire, pas de Cigéo« , affirment les associations écologistes qui, ces derniers mois, ont donc invité leurs militants à interpeller la société via les réseaux sociaux, par téléphone ou en direct. Message reçu puisqu’en novembre dernier, le site savoyard de POMA à Gilly-sur-Isère a été pris pour cible et tagué. « On a le droit de ne pas être d’accord et de s’exprimer démocratiquement mais là ce n’est pas le cas et ce n’est pas acceptable » avait à l’époque réagi sur France bleu Jean Souchal PDG de POMA.
Contesté de longue date, le projet de stockage souterrain des déchets nucléaires Cigéo, à Bure, a reçu début 2021 un avis favorable du Secrétariat général pour l’investissement. L’enquête publique préalable à la demande de déclaration d’utilité publique (DUP) et à la demande d’autorisation de création (DAC) doit à présent se dérouler du 15 septembre au 23 octobre.
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Mise à jour du 16 novembre 2021 : le parquer ouvre une enquête
Place Gre’net / lundi 15 novembre 2021
Un collectif antinucléaire a revendiqué en septembre 2021 le déboulonnage de pylônes Poma dans des stations alpines. Si le sabotage n’est pas officiellement avéré, le parquet de Grenoble confirme avoir ouvert une enquête sur cette affaire, toujours en cours en novembre. L’entreprise iséroise est ciblée car elle doit construire un prototype de funiculaire pour le projet Cigéo, futur site d’enfouissement de déchets radioactifs de Bure, dans la Meuse.
Simples menaces ou sabotage effectif ? Deux mois après la revendication d’une action de déboulonnage de pylônes Poma dans des stations alpines, il est toujours aussi difficile de déterminer si les faits sont avérés.
Le parquet de Grenoble a bien confirmé, le mardi 9 novembre 2021, avoir « confié une enquête à la gendarmerie, courant septembre, sur cette affaire de menaces et dégradations » à l’encontre de la société iséroise, basée à Voreppe. Mais le procureur entretient volontairement le flou sur les motifs de l’enquête, qui suit toujours son cours. [article payant ; NdAtt.]