reçu par mail / dimanche 27 juin 2021
Début juin, nous avons attaqué le poste électrique de Lespinet (63kV) à Ramonville-Saint-Agne.
Ce petit poste de transformation parce qu’il fallait bien commencer quelque part. Parce que ces structures sont des nœuds sensibles du réseau électrique. Parce que l’électricité nous apparaît aujourd’hui comme le sang de la civilisation. Parce que nous sommes prisonniers de l’empire humain. Si bien que même en cherchant à s’évader en contemplant les étoiles les satellites nous pourchassent.
Parce qu’elle nous aveugle, nous voulons éteindre la lumière civilisée.
Un plongeon dans l’inconnu. En entrant dans l’enceinte on se demandait si on allait mourrir électrocuté.es. Mais rien ne s’est passé, même à 2-3 mètres des transfos. En y mettant le feu on se demandait si on allait réduire ce poste en cendres et plonger un morceau de la ville dans les ténèbres. S’il y aurait une explosion, si les usines alentours allaient s’arrêter, si les lampadaires autour de nous allaient s’éteindre. Mais ça ne s’est pas passé non plus.
L’installation fonctionne toujours, un seul transformateur sur 3 est un peu noirci par les flammes et on ne sait pas s’il est hors-service.
Nous avons placé sous les transfos, au niveau des ventilateurs, 2 pneus remplis de tissus imbibés d’essence. Nous ne savons pas pourquoi ça n’a pas marché: peut-être une intervention rapide des pompiers, une quantité insuffisante de matériel à cramer ou plus globalement une mauvaise méthode.
Il y a un peu de déception, mais c’était excitant de dépasser nos peurs le temps d’une nuit et de voir danser les flammes.
Un clin d’œil complice aux personnes qui attaquent la marche du progrès, à celleux tombé.es pour ça et à celleux qui songent à franchir le pas.