Retour de bâton pour la milice anti-squat
IAATA / dimanche 14 février 2021
Avant-hier soir, les habitant·e·s du 83 avenue de Fronton à Toulouse quittaient le squat sous la menace de différents groupes faisant passer la propriété privée avant la nécessité de dormir sous un toit.
Le soir même un des chefs autoproclamés de cette milice, Vin’s Ken sur Facebook, appelait à un apéro au parking de Sesquières samedi après-midi pour « fêter cette putain de victoire » et créer des groupes capables de virer n’importe quel squat, partout en France. Il concluait sa vidéo, entrecoupée d’insultes homophobes, par « Vive la France, nique les squatteurs ! ».
Cette après-midi, un comité d’accueil attendait ces sous-flics qui ont mangé quelques coups et de la gazeuse.
À bas La Dépêche, vive les squatteureuses !
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La fête est finie
Indymedia Nantes / samedi 13 février 2021
suite à la fin de l’occupation av de fronton…
Aujourd’hui un groupe de personne se rencontrant pour fêter la fin de l’occupation de la maison av de fronton et dans le but de s’organiser pour la suite se sont donnés rdv au lac de Sesquiere.
Leur petite fête a été interrompue par un groupe de personne qui les ont fait dégager avec des gazeuses et de quoi frapper. leur table d’apero et une moto ont fini par terre, et ils ont « perdus » certains de leurs effets personnels.
Que cet acte puisse faire de l’echos et donner de la deter à d’autres, créer des complicités, s’organiser face à ceux. celles qui s’organisent pour nuire à nos quotidiens et nos modes de vie.
Crève les fachos, vive les squats!
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Squat toulouse : variation de mise sous pression
IAATA / jeudi 11 février 2021
En septembre, une maison inhabitée du quartier des minimes à Toulouse est squattée et suite à la procédure judiciaire, les occupant.es bénéficient de la trêve hivernale (récemment prolongée du 31mars au 1er juin dans le cadre de la crise sanitaire).Ces deux seuls mois de prolongation déclenchent une réactualisation de la vague médiatique et politique anti-squat de ces derniers mois.
Le 7 février, le journal La Dépêche, publie un article misérabiliste sur la « soit-disante » situation de Roland, ancien salarié de ce même journal… L’affaire envahit les réseaux sociaux et médias dans les jours qui suivent, entraînant la massive présence des journalistes, toujours là pour défendre proprios, possédants et autres dominants.
À chaque fois, c’est le même discours, le même récit bidon : de vieilles personnes qui seraient mises à la rue par des squatteurreuses. Pour elleux la fable est séduisante : ce sont les propriétaires qui seraient dans la misère et ce sont les squatteureuses qui seraient à l’origine des maux de la vieillesse. Derrière cette fable jouant sur le pathos, se cachent des objectifs clairs : soutenir l’intensification des répressions contre les squats par la promotion de nouvelles lois renforçant les droits des propriétaires ( loi ASAP et autres propositions au parlement). Mais personne n’est dupe, si des personnes âgées ne peuvent pas se payer d’Ephad et que d’autres occupent des maisons vides c’est bel et bien parce que les états et le capitalisme organisent et maintiennent la galère de milliards d’individu.e.s, âgé.e.s ou non.
Aussi, cette médiatisation permet l’offensive de fachos s’organisant sur internet, menaçant de déloger les habitant.es. En résulte la présence de gens jouant les gros bras aux alentours du squat. On a alors pu être spectateurices de la tribune qu’ont offert les différents médias présents à des membres de groupes d’extrême droite.
C’est pourquoi nous refusons de parler à ces médias, que nous considérons comme des opportunistes et des ennemis.
Face à cette situation, des formes de solidarités se mettent en place. Nous nous organisons pour pouvoir contrer les tentatives d’expulsion et d’intimidation des fachos et permettre à ce lieu de continuer d’exister.
Squatter, c’est parfois une nécessité.
Squatter, parce que se loger correctement en ville est de plus en plus difficile : des loyers qui augmentent sans cesse, l’accès cloisonné aux logements sociaux, sélection hardcore des locataires par les agences immobilières et on en passe.
Squatter c’est s’attaquer à ce constat que certains possèdent plusieurs logements alors que d’autres n’en ont pas ou galèrent pour en garder un.
Squatter c’est un moyen de se loger gratuitement et donc d’imaginer sa vie autrement que façonnée par le travail et l’argent, et tenter de créer ses propres espaces d’autonomie.
Squatter c’est aussi un moyen de lutte. C’est créer des espaces pour vivre autre chose, réfléchir ensemble, développer des pratiques d’auto-gestion, lutter contre les rapports de domination.
On invite toutes personnes à qui ce texte fait écho à s’en emparer et à le diffuser, et à exprimer sa complicité en paroles et en actes.
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Les défenseurs de la propriété privée font ouin-ouin et portent plaine
extrait de la Dépêche / dimanche 14 février 2021
[…] Pro-Roland et pro-squatteurs [sic ! NdAtt.] se livrent une guerre idéologique tendue. Samedi 13 février, dans l’après-midi, elle a tourné à l’affrontement au lac de Sesquières, à Toulouse. « Un apéro avait été organisé sur la page Facebook de soutiens à Roland, relate David*. On parlait de la façon de soutenir d’autres victimes et de changer la loi. Nous étions sept ».
Le petit groupe est constitué de personnes qui ne se connaissent pas. L’événement a été annoncé publiquement sur le web par Vin’s [sa tête ci-contre ; NdAtt.], un des soutiens de Roland. Après quelques dizaines de minutes, l’apéro a tourné court. « Vers 14 heures, on discutait quand des filles sont venues nous demander du feu. Quand elles sont parties, elles nous ont dit Vous allez avoir un très bon après-midi… Une dizaine de personnes cagoulées et habillées de noir ont débarqué avec des matraques et des gazeuses. J’ai reçu du gaz poivré, je suis tombé puis je me suis mis à courir. Ils ont volé mon vélo et détruit une moto. Ils nous ont juste dit que la fête était finie. Je suis sous le choc ».
Vin’s, lui aussi, a reçu du gaz poivré mais il a également reçu de nombreux coups de matraque télescopique. « Ils m’ont aveuglé puis frappé à la cuisse, sur les épaules, les côtes, le dos, relate-t-il, photos à l’appui. Je dois me rendre à la médecine légale ». Les victimes sont restées tétanisées : « On ne pouvait plus rien faire. Je protégeais ma tête, c’est allé très vite ».
Ce dimanche 14 février au matin, les victimes sont allées déposer plainte au commissariat central de Toulouse. Elles s’avouent choquées. « On peut avoir des désaccords mais dans ce cas, on discute. Pour moi, leur attitude s’apparente à du terrorisme, poursuit David. Moi, je suis né en Amérique latine dans un pays où le terrorisme existe. Je ne pensais pas voir ça en France. J’ai peur que la société devienne de plus en plus polarisée ».
Quant à Vin’s, le créateur de la page Facebook de soutien à Roland, il promet d’en ouvrir une nouvelle en filtrant, cette fois, les abonnés afin que des détracteurs n’aient pas accès à leurs informations comme ce rendez-vous de samedi.
Et de souligner : « Notre démarche ne s’inscrit pas dans une optique politique. Il n’est pas question d’être récupérés par des partis ou des mouvements d’aucun bord. Nous voulons simplement que la loi sur les squats change et aider les personnes qui subissent ce type de situation. On est là contre l’injustice. Ces personnes cherchent à nous intimider mais nous n’avons pas peur ». Une enquête de police a été ouverte. […]