Le Dauphiné / jeudi 3 décembre 2020
Le centre de Roybon a été littéralement saccagé dans la nuit de mercredi à jeudi par des inconnus qui s’en sont pris à coups de masse à une dizaine de commerces et ont défoncé à coups de masse les vitres de la mairie, de la salle polyvalente et de l’office du tourisme. Selon nos informations, un groupe d’hommes vêtus de noir ont été vus dans les rues en train de casser les vitres des commerces : la banque postale, une agence de Groupama, une épicerie, une pharmacie, une boulangerie, etc. Un bar-restaurant a fait l’objet d’une tentative d’incendie qui ne s’est pas propagé, ainsi que trois véhicules qui n’ont pas brûlé non plus.
Lorsque les gendarmes sont parvenus sur les lieux, les vandales avaient pris la fuite. Une enquête a été ouverte et des constatations sont en cours. Aucune revendication n’a été formulée à l’heure actuelle.
Le 13 octobre, une importante opération de gendarmerie avait mis fin à la Zad (Zone à défendre) de Roybon, située à quelques kilomètres du bourg. Le site, localisé dans la forêt de Chambaran, était occupé depuis six ans par des opposants au projet de construction d’un village vacances Center parcs, auquel le groupe Pierre & Vacances a finalement renoncé l’été dernier. Dans leur immense majorité, les habitants, élus et commerçants de Roybon s’étaient positionnés en faveur du projet et contre les zadistes. De nombreux incidents entre certains habitants et des zadistes avaient d’ailleurs émaillé les six années d’occupation.
Le raid mené par plusieurs hommes armés de pieds de biche dans le centre du bourg de Roybon est survenu six ans jour pour jour après l’installation de la Zad de Roybon. Et pour de nombreux villageois, il ne fait guère de doutes que le saccage du centre-ville est un acte de vengeance contre la population et les commerçants, qui n’ont, dans leur grande majorité, jamais caché leur soutien au projet de Center Parcs. « Je trouve également très étrange la coïncidence avec la rave party qui s’est tenue le week-end dernier dans l’agglomération de Saint-Marcellin, à quelques centaines de mètres des bâtiments de la compagnie de gendarmerie de Saint-Marcellin. Tous ces événements ressemblent à une réponse des zadistes à la gendarmerie et à la population du secteur », explique un villageois au Dauphiné Libéré.
Du côté des commerçants dont les vitres de magasin ont été brisées, c’est l’écœurement qui prédomine ce jeudi matin. « Des témoins ont vu trois hommes vêtus de sombre descendre tranquillement la rue principale vers 1 h 30 en brisant méthodiquement toutes les vitrines », raconte un commerçant, victime lui-même du saccage. […]