Il Rovescio / lundi 7 septembre 2020
A cause de nombreuses opérations répressives déclenchées par l’État italien depuis 2019, des anarchistes sont encore soumis.e.s à des mesures restrictives de leur liberté, qui en limitent les possibilités de déplacement, obligé.e.s ou interdit.e.s qu’elles/ils sont, selon le cas, à résider dans des communes ou des régions données.
A partir de cette condition commune de « soumis.e.s à des mesures moins contraignantes », relançons ensemble la solidarité, en vue de la saison de procès qui, à partir de septembre et pendant tout l’automne, verra plus de 200 compas passer en procès, dans toute l’Italie. En particulier, début septembre a recommencé le procès en appel pour l’opération Scripta Manent, à cause de laquelle 5 compas sont en prison depuis 4 ans (deux d’entre eux depuis 8 ans) et dont les condamnations en premier degré sont allées jusqu’à 20 ans de prison. Lors de ce procès le Procureur Sparagna a parlé d’un anarchisme défini « acceptable » et d’un autre « criminel », une affirmation qui contient la stratégie punitive que l’État veut mettre en place, fondée sur des peines exemplaires et sur la division du mouvement anarchiste entre « gentils » et « méchants ».
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On ne « mesure » pas quelqu’un.e qui aspire à la liberté
Nous sommes anarchistes, soumis.se.s à des mesures de contrôle judiciaire à cause d’un certain nombre d’enquêtes qui ont traversé le pays pendant la dernière année et demie.
Ils voudraient qu’on soit des individualités isolées, mais nous ne sommes pas isolées. Ils voudraient nous empêcher de nous engager pour soutenir des compagnonnes et des compagnons qui sont en taule, mais leur répression ne peut que renforcer notre solidarité.
Ils voudraient nous éreinter et nous diviser, par des enquêtes, par la prison et différentes types de mesures restrictives de la liberté, mais nous restons fermes dans nos idées et dans nos liens, aussi grâce à la forte et sincère solidarité qui n’a jamais fait défaut et qui, toujours plus souvent, est prise pour cible dans les salles des tribunaux.
Ils voudraient nous diviser entre gentils et méchants, entre un anarchisme qu’ils définissent « acceptable » et un autre qu’ils appellent « criminel ». Nous sommes conscients que, dans les dernières opérations répressives, ce qu’ils mettent sous accusation sont nos idées, d’autant plus quand celles-ci trouvent le moyen de devenir action, parce que, comme nous l’avons toujours maintenu, la pensée et l’action trouvent tout leur sens seulement quand elles s’entrelacent. Cela ne nous surprend pas qu’un système de pouvoir hiérarchique, tel l’État, essaye de mettre hors jeu ses ennemis par des coups bas et des révisions de l’histoire, à une époque où la rage sociale grandit partout.
Nous ne nous plierons pas à leurs stratégies répressives et nous réaffirmons notre pleine solidarité et notre complicité avec tou.te.s les anarchistes qui passeront en procès à partir de septembre : avec les compas sous enquête pour les opérations Scripta Manent, Panico, Prometeo, Bialystok et Lince, avec les compagnons anarchistes Juan et Davide, avec celles/ceux qui passeront en procès pour les affrontements qui ont eu lieu à la frontière du Brennero, nous réaffirmons encore notre solidarité avec Carla, compagnonne anarchiste arrêtée au mois d’août, après plus d’un an de cavale, à la suite de l’opération Scintilla.
Les ennemis qui enferment nos compas et contre lesquels nous nous battons sont connus et chacun.e de nous, chaque anarchiste sait, dans son cœur, comment et où agir pour montrer qu’est ce qu’est la solidarité.
Même si tout le monde ne pourra pas être présent.e dans les salles des tribunaux, à côté de nos compas inculpé.e.s, là où la solidarité pourra s’exprimer, nous voulons démontrer tout notre attachement, notre amour et notre rage, pour elles/eux et pour tou.te.s les anarchistes emprisonné.e.s.
Relançons l’attaque contre ce monde de cages. La solidarité est une arme et une occasion.
Exilé.e.s, banni.e.s et assigné.e.s à résidence
Miseà jour de mardi 15 septembre : l’affiche en anglais (reçue par mail) :