reçu par mail / vendredi 4 septembre 2020
Pour les ennemi.e.s de ce système de terreur, aller en prison est toujours une pilule amère à avaler et fait toujours mal.
La prison et moi, nous sommes de vieilles connaissances : à plus d’une occasion je m’y suis retrouvée ; au fil des ans nous avons changé et nous avons toutes les deux appris l’une de l’autre… mais peu importe le temps qui passe, au fond nous restons les mêmes, la prison et moi. La prison est toujours le monstre qui phagocyte nos capacités, qui grandit avec la soumission et le repentir ; moi, je continue avec les mêmes désirs séditieux d’antan.
Les puissant.e.s ont réussi à enfermer mon corps tumultueux, elles/ils veulent le garder pendant de nombreuses années, mais même si je suis enfermée, mon cœur est toujours dehors, loin des barbelés, des hauts murs et des yeux vigilants… la grisaille de cet endroit ne me touche que superficiellement.
La prison est un champ de bataille de plus sur le chemin de l’affrontement, pour moi la lutte anti-autoritaire n’est pas terminée, elle a seulement changé de forme.
Chers Juan Aliste, Joaquín García, Marcelo Villarroel et Dinos Giagtzoglou, vos mots sont une bouffée d’air frais dans cette cellule.
Beaucoup reste encore à construire et à détruire !
Solidarité active avec les prisonniers politiques mapuches en grève de la faim.
Vive l’Anarchie !
Mónica Caballero S.
Prisonnière anarchiste.
Santiago, Chili
septembre 2020.