Contra Info / mercredi 26 août 2020
Le contexte de peur et de soumission crée par la pandémie a été bien exploité par les États du monde entier, surtout celui qui essaye de nous soumettre nous autres, l’État « chilien ». Et, un mois après, l’arrestation de Mónica Caballero et Francisco Solar.
Nous, différents individualités anarchistes, nous sommes organisées à l’avance pour effectuer un petit et délicieux sabotage incendiaire, lors de la commémoration de l’assassinat de la combattante en défense de la terre Maca Valdés* ; sabotage qui a eu lieu dans le quartier populaire, emblématique et historique, de Simón Bolívar, celui des combattants Erick Rodríguez et Iván Palacios.
À 21h30, nous avons intercepté un autobus articulé de la ligne 402, qui faisait partie de la flotte la plus récente de la riche et fasciste société Metbus. Il était sans passagers, parce que c’était le dernier départ. Nous avons fait descendre le chauffeur – pas avant qu’il n’ait sorti toutes ses affaires – et nous lui avons rappelé que ce n’était pas contre lui mais contre ses patrons. Nous lui avons donné de l’argent pour payer un taxi jusqu’à chez lui et avons mis le feu au bus, accompagné.e.s par les cris de joie et d’excitation des gens du quartier et des personnes qui festoyaient.
Nous avons fui sans être interpellé.e.s et avons ri dans l’obscurité, en contemplant la frustration des forces spéciales de police, arrivées quelques minutes plus tard.
Nous avons lancé des tracts pour demander la libération des irréductibles Mónica Caballero et Francisco Solar. Nous avons ainsi donné un mélange de significations revendicatives à ce jour et à cette action, à la veille des journées d’agitation pour la libération des compas emprisonné.e.s que nous venons de nommer.
En tant qu’individualités organisées, nous ne faisons pas de compromis par des dialogues ou des faux espoirs par rapport à ce que peuvent nous donner ou nous offrir les tyrans qui ont anéanti nos ancêtres, nous-mêmes et la terre. Le temps est venu de leur chute définitive !
Dans le secret illégal, nous continuerons à approfondir cette grande fissure qui s’est ouverte dans le système qui nous gouverne et évidemment nous soumet. Aujourd’hui plus qu’hier, nous sommes partout, répandant les germes d’une violence intransigeante contre le pouvoir et toute autorité. Dans chaque quartier, chaque recoin, chaque espace. Jusqu’à ce que tout explose !
Dans notre mémoire et dans celle de tou.te.s celles/ceux qui considèrent la lutte pour la terre comme quelque chose de primordial, Maca Valdés, « la Noire », continue de vivre. Assassinée par l’État des entreprises !
Liberté pour Francisco Solar et Mónica Caballero !
A bas ce monde stérile, spéciste et superficiel !
Arrive la flamme fertile du chaos impitoyable, contre le capital et toute autorité, TOUTE !
Guerre sociale-antisociale !
* Note d’Attaque : Macarena Valdés, activiste mapuche, dont l’assassinat, le 22 août 2016, a été masqué en suicide. Le 18 avril 1989, Iván Palacios Guarda et Erick Rodríguez Hinojosa, jeunes militantes de gauche, meurent lors d’une fusillade avec la police dans le quartier populaire Simón Bolívar, à Quinta Normal (banlieue de Santiago). Ils s’apprêtaient à mener une action, mais, leur groupe étant infiltré par un flic, la police leur a tendu un guet-apens.