325 / dimanche 22 mars 2020
Le coronavirus se répand à travers le monde. Le nombre de décès augmente et l’économie capitaliste connaît chaque jour de nouvelles pertes. Les appareils de l’État-nation utilisent des mesures de guerre pour lutter contre la pandémie. Fermeture des frontières, couvre-feux, quarantaines, travail forcé, les seules personnes qui sont autorisées à sortir dans les rues sont les flics. C’est le rêve humide de l’appareil d’État qui devient réalité. Pour nous, anarchistes, c’est notre pire cauchemar qui se transforme en réalité. Ce que nous voyons est un aperçu de l’avenir.Si jamais un jour la civilisation tombe en ruine, cela ressemblera à peu près à ça.
Les mesures que les appareils d’État utilisent pour prendre le contrôle de la situation ne s’arrêteront pas. Et dans ce jeu, qui sera sacrifié.e ? Ce seront les travailleur.euse.s précaires, les migrant.e.s, les personnes assignées femmes… les autres.
Le Coronavirus est la dernière arme de notre Terre contre les humains (les versions précédentes étaient la grippe espagnole et le sida). Cette pandémie est une forme de contrôle de la population, un retour de bâton et une vengeance pour tous les animaux, les plantes et les habitats sauvages que les humains ont asservis, anéantis et détruits. Le Coronavirus transforme les civilisateurs, qui pensait être immortels, en simples mortels. Tout cela se résume à une démonstration de puissance. Si les humains n’ont jamais pensé qu’ils avaient une forme de contrôle, le Coronavirus montre clairement que cela est une illusion. Les humains et la civilisation n’ont aucun contrôle, peu importe à quel point ils essaient d’anéantir la nature sauvage et libre. Si notre planète décide que notre période de domination est terminé, en un instant, juste comme ça – les gens sont pâles, certains éternuent, toussent, meurent… silence…
Du coup, pour célébrer cette mortalité et la perte de contrôle, le week-end dernier nous avons décidé de prendre des marteaux et quelques aérosol de peinture et de faire une randonnée au clair de lune dans la ville d’Umeå, dans le nord de la Suède. Nous sommes rapidement arrivé.e.s aux bureaux de l’entreprise écocide SCA (une entreprise qui coupe les dernières forêts anciennes et les transforme en papier toilette) et de la secte universitaire écocide SLU – Université suédoise d’agriculture. Nous avons immédiatement commencé à embellir leurs murs avec des messages sauvages. « Écoutez le message du Coronavirus – Les écocides hors des forets ». Nous avons également amélioré la climatisation du bâtiment, en brisant certaines fenêtres.
Nous avons continué notre randonnée et, non loin de là, nous sommes tombé.e.s sur l’école de police. Les murs semblaient très vides, alors nous les avons remplis de messages d’encouragement pour les futurs flics : « Tout le Sapmi déteste les flics »*, ainsi que le classique « All Cops Are Targets ». Nous avons aidé le bâtiment à faire sortir l’odeur nauséabonde des flics, en brisant quelques vitres. Nous espérons que les élèves policiers comprendront le message, réaliseront leur erreur et abandonneront leurs études avant qu’il ne soit trop tard. Avant qu’ils ne deviennent nos cibles.
Bien que nous nous soyons attardé.e.s dans le quartier pendant une heure (ce qui est contraire au bon sens et à la culture de sécurité), il n’y a eu aucun signe de vigiles ni de flics. Cela montre clairement le peu de contrôle qu’ont les personnes censées nous contrôler. Du moins dans cette partie du monde.
Cela a mis fin à notre équipée. Quelle nuit joyeuse sous les étoiles et la demi-lune. Que chaque nuit soit remplie de la joie de la destruction. Le meilleur moment pour attaquer est toujours maintenant.
La SCA/SLU a été attaquée en solidarité avec tous les animaux, plantes et lieux sauvages que les humains ont asservis, détruits et anéantis.
L’école de police a été attaquée en solidarité avec toutes les personnes assignées femmes. Pour un mois de mars antisexiste, anti-transphobe et anti-patriarcale.
Cellule « Nihilistes espérant la fin de la civilisation », FAI/ELF
* Le Sapmi est la terre des Samis, l’un des derniers peuples indigènes de la soi-disant Europe. Leur terre est colonisée par les États norvégien, suédois, finlandais et russe.