reçu par mail / samedi 8 février 2020
Ineo hors de nos vies.
Dans la nuit du 21 au 22 Janvier 2020, nous avons joyeusement incendié et peinturluré la façade des bureaux d’ Ineo (groupe ENGIE) à Anglet, Pays Basque.
Joyeusement certes, mais avec détermination et conviction avant tout, car ce n’est pas un jeu.
ENGIE INEO est une entreprise française du CAC 40 spécialisée en génie électrique, systèmes d’information et de communication, cybersécurité et vidéosurveillance et qui intervient dans le domaine des villes intelligentes. Elle évolue également dans le domaine de la défense militaire et du nucléaire.
« Créateur de solutions pour un monde mieux connecté exploité »
Sous couvert de développement technologique des grandes villes, encouragé par la transition énergétique et écologique, Engie Ineo déroule des kilomètres de câble et de fibre pour rendre les villes « intelligentes » et connectées. Dans son mensonge dit « décarboné », Engie justifie toujours plus de production électrique. Aux charbon, gaz, hydroélectrique et nucléaire, s’ajoutent désormais parcs éoliens, centrales solaires et biomasse, le tout connectés en smart grid.
Augmentant toujours plus la demande en matière première, elle participe à l’expansion de l’extraction minière mondiale avec les conséquences que ça implique (expropriation, déforestation, exploitation humaine, pollution), et entretenant guerres et néocolonialisme.
Nous ne souhaitons ni être complices, ni bénéficiaires de ces soi-disant progrès et conforts destructeurs et entachés de sang, ni rester les bras croisés.
Si INEO illumine et connecte nos villes, elle met aussi en œuvre les outils les plus autoritaires de ces dernières années : big data, surveillance de masse et reconnaissance faciale, contrôle d’accès, etc.
Quelques exemples :
En 2015, la ville de Marseille recourt à Engie Ineo pour développer un algorithme qui permet d’évaluer le niveau de risque d’une situation, dans le cadre de son projet de « big data de la tranquillité publique » dont le principe est de croiser les informations détenues par la mairie, celles de partenaires tels la police nationale ou les opérateurs téléphoniques, ou les hôpitaux, afin d’anticiper d’éventuels troubles publics.
La même année, Engie Ineo déploie en Égypte les programmes de sa filiale d’alors, Ercom, qui permettent « d’intercepter l’intégralité des appels et des SMS, de surveiller le trafic Internet ou de géolocaliser une cible ».
La ville de Nice collabore avec Engie Ineo dans le cadre de son projet de « safe city » à travers un centre de contrôle et de commandement permettant de repérer des personnes au comportement dit « anormal », objets abandonnés, altercations ou attroupements, et d’intervenir.
Nuisible dans son ensemble, nous avons identifié Engie Ineo comme l’un des opérateurs accessible qui profite à la survie de ce vieux monde, qui contribue à la surveillance généralisée des populations et au fichage de masse facilitant ainsi sa répression par l’État en place. Il en existe beaucoup d’autres.
Cette action n’est ni la première, ni la dernière. Elle se place dans une continuité d’actions dites « directes » contre le capitalisme et son monde, contre leurs projets inutiles. Du sciage d’un pylône électrique THT en soutien à l’Amassada*, de l’incendie des bagnoles d’RTE à Grenoble**, à la résistance contre la poubelle nucléaire à Bure, en passant par les ZADs d’ici et d’ailleurs, nous lutterons par tous les moyens nécessaires.
C’est pourquoi, par cette action et ce communiqué nous soutenons et encourageons tout sabotages, blocages, occupations et destructions réussis, en cours et à venir, permettant d’ensabler la machine jusqu’à l’arrêt complet, car tout est lié.
Si le flux électrique est son sang, l’argent sa pitance, nous entendons bien créer l’hémorragie et sa diète nécessaire pour accélérer son déclin inéluctable.
Que crève ce vieux monde
Notes d’Attaque :
* cf. » Quelque part en France : RTE dégage – sabotons leurs saccages en soutien à l’AMASSADA « .
** on a pas trouvé des revendications d’incendie de bagnoles de RTE à Grenoble ; peut-être il s’agit des véhicules d’Enedis, comme dernièrement ici, ou d’EDF, là.