Insuscettibile di ravvedimento / lundi 27 janvier 2020
Rome, 1h, le 26 décembre.
fatigué.e de tout cet angélisme et de cette hypocrisie, la nuit du 25 au 26 décembre j’ai volontairement incendié l’arbre de noël dans le parc des aqueducs, quartier de torpignattara, à rome.
je l’ai fait pour déranger une journée qui cache, derrière sa façade de fête joyeuse, les dévastations et l’exploitation que le consumérisme provoque, partout dans le monde.
j’ai agit seul.e, parce que je pense que faire face à ses peurs et les dépasser est une tâche individuelle pour toute personne voulant transformer en action sa haine envers l’oppression, par un engagement constant dans l’attaque, de façon que, à travers l’action, des pratiques conflictuelles se diffusent et que ses propres capacités offensives grandissent. j’ai agi pour satisfaire de manière égoïste ma haine envers cette société fondée sur le pouvoir et sur la dévastation systématique des écosystèmes naturels.
j’écris pour contribuer, avec mes mots en plus qu’avec mes actions, au dialogue qui a lieu au sein de la multiforme galaxie anarchiste ; parce que si, parfois, « les actions parlent d’elles mêmes », des nombreuses autres fois les intentions et les idées qui en sont à l’origine n’émergent pas clairement, puisqu’elles sont cachées, manipulées ou mal comprises par les différentes instances de récupération.
j’écris afin que la guerre sociale ne s’invisibilise pas par elle-même, avec la rhétorique de l’attaque anonyme qui « appartient à tout le monde ».
avec cet petit incendie, je voulais notamment envoyer un message enflammé de solidarité aux anarchistes chilien.ne.s et grec.que.s.
leurs expériences récentes nous apprennent, s’il y en avait encore besoin, que là où il y a la lutte, là où il y a la révolte, il y a aura toujours de la répression de la part du pouvoir, et qu’il faut être prêt.e.s à y faire face et il faut avoir le courage de porter l’affrontement jusqu’au bout.
contre la réhabilitation et la gentrification des quartiers, contre les bon.ne.s citoyen.ne.s et leur activisme anti-insalubrité qui, depuis une position de privilège, déclenche des processus qui marginalisent encore plus celleux qui se trouvent dans une situations défavorisée.
portons le conflit et l’insalubrité dans les rues qu’iels voudraient pacifiées et soumises à la logique sécuritaire et du gain.
en solidarité avec les prisonnier.e.s des opérations Scripta Manent et Panico.
courage compas, la guerre continue !
pour Manu et Juan, pour Peppe en isolement, pour Davide inculpé d’association subversive, pour Stecco transféré il y a peu, pour Beppe, Nat, Madda, Leo et Mauro.
pour les 4 compas frappés par la surveillance spéciale
que la solidarité soit large et offensive !
pour les prisonnier.e.s enfermé.e.s dans les prisons grecques, russes, chiliennes, allemandes et françaises, pour Lisa, emprisonnée en Espagne, pour toutes les personnes qui sont enfermées, peu import où.
pour celleux qui continuent à saboter la paix de l’état-capital !
contre le capitalisme et ses festivités consuméristes.
pour la fin de toute forme d’exploitation sur les humains, les animaux et la terre.
pour la libération totale !
pour un 2020 noir à cause de la fumée des incendies et des nuits sauvages !
le flambeau est encore allumé, vive vive l’anarchie !
un.e elfe.e malintentionné.e