Round Robin / lundi 6 janvier 2020
Ce ne sont pas des bavures
Le 17 septembre 2019, a commencé le procès contre notre compagnon Paska, inculpé de résistance et de blessures aggravées à l’encontre de ses geôliers, lors d’un transfert.
Les deux bousculades données à quelques matons de son escorte ont été une réaction minimale au traitement que, plus d’une fois, ils lui avaient infligé : comme dernier exemple, lors du transfert du 18 octobre 2018 [le compagnon était alors en détention provisoire pour l’opération répressive « Panico » – maintenant il est aux « arresti domiciliari », enfermé chez soi; NdAtt.], la conduite du fourgon cellulaire, digne d’un rallye, lui avait causé un coup assez rude à la tête et aux côtes.
D’ailleurs, depuis son arrivée à la taule de La Spezia, la direction de la prison avait décidé de façon arbitraire de lui appliquer des mesures encore plus restrictives, comme des retards dans la distribution du courrier, des interdictions de parloirs, l’isolement, jusqu’au régime 14 bis, accompagné par l’interdiction de sortir en promenade avec les autres détenus.
Rien de surprenant.
La prison de La Spezia comptabilise 5 morts, pour les seuls années 2018 et 2019, sur environs 230 détenus, en plus des actes d’automutilation et des passages à tabac, récurrents. La normalité d’une prison considérée parmi les plus progressistes d’Italie.
C’est donc dans l’exécution normale de leurs fonctions que Luigi Viziello et Stefano Cenderelli, les matons de l’escorte, ont, par la suite, insulté e roué de coups de pieds et de poings notre compagnon.
Dans un climat de peur et de menace constante, des nombreux détenus ne parlent pas des harcèlements quotidiens, par peur de répercussions. Et même quand quelqu’un décide de ne pas respecter les règles du jeu, le médecin est là – les docteurs Gouba Abdelatif et Giuseppe Landini, dans le cas de Paska – pour compléter l’œuvre des cogneurs, en occultant ce qui s’est passé.
Face à sa demande de noter dans leur certificat les marques du passage à tabac et d’en constater les conséquences, les deux médecins ont nié l’évidence et lui ont proposé des psychotropes : une arme encore pour plier la détermination de ceux qui se rebellent.
Ce qui s’est passé avec notre compagnon est malheureusement la normalité de la prison, une histoire de détention ordinaire. Les matons qui se sont présentés comme victimes dans ce procès ne sont pas du tout une exception, mais bien les plus cohérents et sincères représentants de toute prison et de sa raison d’être.
Solidarité avec Paska.
Feu aux prisons, liberté pour toutes, liberté pour tous !
Compagnonnes et compagnons anarchistes