Anarquía.info / mardi 31 décembre 2019
Décembre noir.
Dix ans, déjà, de « Décembre noir », dont Mauricio Morales a était le déclencheur. Vous vous souvenez ? On ne peut pas arrêter les idées et les pratiques qui surgissent/s’insurgent d’un désir collectif, proposées par de multiples individualités anarchistes prêtes à essayer.
En fait, la lutte est une tentative qui exige son exécution et qui doit être expérimentée dans la pratique, afin de comprendre toutes les potentialités qu’elle nous offre. Les théories qui ne sont pas testées resteront toujours des inconnues.
Nous avons constaté (dans/avec la praxis) à quel point la détermination (la volonté individuelle), avec des propositions actives, peut créer des moments et des cadres communs de lutte collective. Les problèmes (au moins en ce qui concerne le projet F.A.I./F.R.I.) commencent lorsque les idées mêmes qu’on a proposés par ce modèle d’organisation informelle sont ignorées. C’est à dire :
1. La solidarité par la lutte.
2. Les campagnes anarchistes.
3. La communication entre groupes et individualités liés par l’affinité.
Nous savons que l’organisation informelle (appelée aussi Tendencia Informal Anarquista, tendance anarchiste informelle, en Amérique latine), avec ou sans acronymes, a ses limites, à un niveau international. Cela surtout lorsque les différentes tendances insurrectionnelles veulent se quereller discursivement entre elles, au lieu de se compléter, tant en théorie qu’en pratique.
Libération totale ne signifie pas aliénation, ni égarement fratricide ou compétitivité entre groupes d’action.
Celles/ceux d’entre nous qui, d’une manière ou d’une autre, se sont réjoui.e.s de la fin de l’« ouvriérisme militant/mendiant », qui déléguait toute forme d’action à des organisations qui sont obsolètes, à l’ère du capitalisme technologique, celles/ceux-ci remarquent, à l’époque du nouvel anarchisme de praxis, que les appels sont inutiles, si nous-mêmes ne sommes pas l’exemple de ce que l’on dit. Être ce que l’on dit et dire ce que l’on fait, c’est ce qui donne du sens au verbe et du poids à la parole.
Un jour, j’ai lu quelque part : « Le langage crée une réalité et la réalité crée un langage… ».
Cela a été compris (encore mieux que par nous) par les inquisiteur.trice.s italien.ne.s, d’où leur fixation sur le débat public et sur ce que chacun.e. d’entre nous a écrit.
« Ardire » (parce qu’il est audacieux de parler de ce dont nous rêvons), « Scripta Manent » (parce que les mots écrits restent) et ainsi de suite, toute la répression de cette dernière décennie s’est limitée à faire passer à procès tout ce que l’on désire, tout ce que l’on écrit ou l’on dit et tous les sabotages effectués par les anarchistes.
Regrettablement, l’écrit, même s’il reste, ne change pas la réalité matérielle (si cela n’est pas fait au départ)… et, malheureusement, les jonglages interprétatifs non plus. Autrement dit : la formule chimique du TNT n’est pas du TNT.
Nous sommes déjà en train de nous habituer à répéter des slogans (« Semaine de lutte », « Décembre noir », etc.), sans nous occuper et nous préoccuper de la chose la plus importante : nos groupes d’affinité et l’organisation pratique.
A. Se doter des moyens matériels et économiques.
B. Mener à bien les campagnes anarchistes et ne pas commencer une nouvelle proposition tant que la précédente n’est pas terminée.
Seulement si on agit comme une seule main chaque doigt aura de la force et du sens.
Je ne fais pas appel aux autres groupes de la « Galaxie anarchiste », mais seulement et exclusivement à celles/ceux qui, pour agir, s’inspirent de la F.A.I./F.R.I./C.C.F.
Notre puissance ne peut reposer que sur l’addition des groupes d’action qui agissent de façon coordonnée, selon les trois points ci-dessus.
Nous devons reconnaître que l’héritage subversif (à la fois théorique et pratique) du projet F.A.I./F.R.I./C.C.F. est là pour rester.
De plus, tant Internacional Negra Ediciones que Internacional Negra de Praxis poursuivent leur parcours éditorial et de rencontre.
Pour un Décembre noir !
Pour une action consciente et organisée !
Vive l’Anarchie !
Vive les compas en guerre !
Gabriel Pombo Da Silva
derniers jours de l’année 2019