France Bleu / mercredi 6 novembre 2019
Le ministre de l’Intérieur, Christophe Castaner, a annoncé, ce mercredi depuis Matignon, l’ouverture de trois nouveaux centres de rétention administrative en France, à Bordeaux, Lyon et Olivet, dans le Loiret. Il a indiqué qu’en 2020, le nombre de places dans ces centres aura été augmenté de 35% par rapport au début du mandat mais n’a pas donné de date précise d’ouverture.
La préfecture du Loiret indique que l’ouverture est prévue pour 2023, et que le coût total de construction de ce centre de rétention administrative est de treize millions d’euros.
« C’est une bonne nouvelle », estime le représentant du syndicat de policiers Alliance dans le Loiret Fabien Arvaron. Avec ce centre à Olivet, les policiers du Loiret n’auront plus à effectuer, comme c’est le cas aujourd’hui, de longs transferts vers le centre de Oissel (près de Rouen), voire parfois jusqu’à Hendaye, au Pays basque : « si ces missions de reconduite à la frontière ne sont plus à faire, nous pourrons nous reconcentrer sur les missions principales de la police : si vous mettez pas trois policiers à reconduire un prévenu en centre de rétention, ça permet de les avoir sur d’autres missions prioritaires ».
Des associations, syndicats et partis de gauche, dénoncent de leur côté les conditions dans lesquelles les étrangers sont retenus dans ces centres. Cela peut durer jusqu’à 90 jours désormais, depuis une loi de septembre 2018. La France a par ailleurs été condamnée plusieurs fois par la Cour Européenne de Justice pour la rétention d’enfants dans ces centres, explique Patrick Communal, ancien avocat orléanais. […]
Selon un rapport de la Cimade, les 24 centres de rétention en Métropole et Outre-mer ont fonctionné à plein régime l’an dernier. Du jamais vu depuis plus d’une décennie, et plus de 45 000 étrangers auraient ainsi été enfermés en 2018. […]