Le Parisien / vendredi 27 septembre 2019
Il a beau marteler qu’à l’heure des faits, il était « à l’épicerie parce qu’il n’y avait plus rien à boire chez [son] ami Rachid », le tribunal n’en croit pas un mot. Ce jeune homme de 20 ans au casier vierge ne ressortira pas libre de sa comparution immédiate. Reconnu coupable d’avoir scié un mât de vidéosurveillance aux abords d’un point de deal, le 19 mai, cité des Martinets au Kremlin-Bicêtre, il a écopé de 18 mois ferme avec mandat de dépôt ce vendredi à Créteil.
Même peine pour le guetteur de cette opération commando. Un habitant du quartier de 21 ans. Le parquet de Créteil, particulièrement sévère face au trafic de stup, a honoré sa réputation.
Il est près d’une heure du matin ce dimanche-là, lorsque trois hommes se postent au pied du poteau. Un mât de vidéosurveillance installé par la mairie en 2017 pour éradiquer le cannabis non loin du city stade. Tandis que l’un monte la garde sur un deux-roues, les deux autres, encagoulés et gantés, attaquent le cylindre à la tronçonneuse thermique. La scène est rapide. Le hic, c’est qu’elle est filmée par une autre caméra. Une précaution prise par la ville, sachant que ce même mât est régulièrement secoué. Les bandes permettront d’identifier le guetteur, avec son casque et sa doudoune orange. « Des grands m’ont mis la pression, se défend-il en sourdine à l’audience, par peur des représailles. J’ai d’abord refusé mais j’ai pris des claques… » L’argument a semblé convaincre, mais le casier judiciaire de ce Kremlinois désœuvré – mentionnant cinq condamnations pour trafic de stupéfiants -, n’a pas joué en sa faveur.