Contra Info / lundi 29 juillet 2019
Note d’Attaque : le 25 juillet 2019, un colis piégé a explosé dans un poste de police, à Huechuraba, ville limitrophe de Santiago du Chili. Il a causé des gros dégâts et 5 flics ont été hospitalisés. Le même jour, un deuxième colis piégé a été intercepté au siège de Quiñenco SA, une holding qui contrôle la Banque du Chili, des industries et des entreprises de transport maritime. Il était adressé à Rodrigo Hinzpeter, avocat, ancien Premier ministre (2010-2012), ancien ministre de la Défense (2012-2014), actuel dirigeant de Quiñenco.
Nous revendiquons l’envoi de deux colis piégés, composés de poudre noire et de dynamite, adressés à Rodrigo Hinzpeter et au major des Carabineros Manuel Guzmán, du 54ème commissariat de Huechuraba.
Nous avons pris toutes les mesures de sécurité nécessaires pour que les engins n’explosent que dans les mains des personnes visées par notre action. C’est clair qui sont nos ennemis, nous ne sommes pas intéressés et nous ne cherchons pas à blesser ou faire du mal à n’importe qui. Même si nous savons que nous faisons tous partie du fonctionnement de la domination, nous reconnaissons qu’il y a des degrés dans la responsabilité et les destinataires de nos envois explosifs ont un rôle déterminant tant dans la gestion et l’accumulation du capital que dans le contrôle et la répression de l’État.
Ce sont eux qui prennent les décisions fondamentales pour renforcer l’oppression. Il n’y a aucun doute là-dessus et c’est à cause de ces choix que nous les attaquons dans leurs lieux d’opération.
Rodrigo Hinzpeter, ministre de l’Intérieur de l’ancien gouvernement de Sebastián Piñera, chargé de déclencher la répression contre les communautés Mapuches en lutte, les milieux anarchistes et les étudiants mobilisés et radicalisés dans le vacarme des affrontements de rue. Il est responsable de la mort de Manuel Gutierrez [lycéen de 16 ans, assassiné par les flics lors des manifestions étudiantes d’août 2012 ; NdAtt.] et des 81 prisonniers de la prison de San Miguel [le 8 décembre 2010, un incendie se déclare dans la prison San Miguel, à Santiago, causant un massacre notamment à cause de la surpopulation de la taule; NdAtt.], ainsi que des blessés des révoltes d’Aysen et de Freirina [en février/mars 2012 un mouvement social secoue la région d’Aysen, dans le sud du Chili, et est durement réprimée ; à Freirina, dans le nord, les habitants se sont opposé.e.s, entre mai et décembre 2012, au groupe agro-industriel Agrosuper, responsable d’avoir laissé mourir, dans un élevage abandonné, 450 000 porcs, causant une urgence sanitaire ; NdAtt.]. Il occupe actuellement un poste de direction au sein du groupe Quiñenco, qui appartient au tristement célèbre groupe Luksic, dont les tentacules s’étendent de plus en plus dans des domaines allant des banques aux chaînes de télévision, transformant nos vies en marchandise et en valeur d’échange.
Comme l’on disait, cette mafia d’affaires planifie, à partir de ses centres opérationnels, aujourd’hui violés, la dévastation de la terre et le siège des communautés Mapuches à travers ses entreprises forestières.
Manuel Guzmán, major des Carabineros au 54ème commissariat de Huechuraba, quartier général de la police chargé de réprimer et de contrôler le territoire où, en 1998, ses anciens collègues ont assassiné la compagnonne anarchiste Claudia Lopéz, lors des affrontements de rue de septembre.
Tout poste de police est un objectif valable. Leurs uniformes continuent à être tachées de sang, quand ils rodent aux quatre coins de la ville, en protégeant nos ennemis avec l’intimidation contre quiconque quitte ce champ miné d’interdits dans lequel ils ont transformé le monde. C’est précisément dans les postes de police que les bourreaux laissent libre cours à leur orgie de tortures et de coups contre les personnes arrêtées.
On les voit arriver avec leur absurde bravache, occupant militairement les espaces des conflits actuels, comme les lycées. Ils essaient déjà dans les quartiers populaires ou dans des situations d’affrontements de rue, quand ils se réfugiant derrière leurs lois. Mais, par le feu, les aspirations à la liberté débordent toute obéissance à l’autorité et à son ordre.
La société policière et carcérale est une réalité. Toute action qui la prend pour cible est absolument valable.
Cette opération, deux attaques explosives, est un clair acte de vengeance et de guerre contre des individus spécifiques qui soutiennent et dirigent ce monde. Leurs actions n’ont pas été oubliées. Nous répondons par l’action violente anarchiste, qui s’inscrit dans le cadre de la nouvelle guérilla urbaine et y contribue.
Avec ces actes, nous renouons avec un outil historique de la lutte anarchiste, qui a été utilisé par différents compagnons et groupes, en d’autres lieux et à d’autres époques.
Résonnent encore les explosions des colis piégés utilisés par les irréductibles anarchistes aux États-Unis en 1920, la lettre explosive envoyé au geôlier responsable des tortures de l’anarchiste Simón Radowitzky en Argentine ou les attaques des dernières décennies en Italie et en Grèce.
Nous pensons que la seule façon de rester vivants c’est de frapper les oppresseurs. Nous savons que le Pouvoir ne tombera pas à cause de ces attaques, mais ce n’est pas pour cela que nous resterons les bras croisés. Nous attaquons parce que la passivité citoyenne n’a pas de place dans nos vies. Nous nous éloignons des structures formelles de combat pour prendre dans nos mains, rassemblées par affinité, le plaisir de l’attaque.
Au même temps que de l’explosif, cet envoi contient aussi une accolade chaleureuse, pour ravir un sourire aux personnes enlevées par l’État : Juan Aliste, Marcelo Villarroel, Juan Flores, Joaquín García, Sol Vergara, ainsi que les prisonniers enfermés en Italie, Grèce et Russie. Nous ne les oublions pas.
Nous essayons de contribuer au conflit multiforme contre le Pouvoir. A ceux qui confectionnent des cocktails Molotovs, planifient des attaques, préparent des barricades et des manifestations de rue, fabriquent des explosifs, repèrent les prochaines cibles, consacrent temps et imagination à des nouvelles attaques contre la domination. L’appel est à étendre et améliorer la portée de nos incursions offensives.
Les puissants sont faits de chair et d’os, ils sont identifiables, vulnérables et destructibles…. Allons les chercher.
Élargissons nos capacités d’attaque : nous pouvons toujours aller plus loin.
Déclenchons les hostilités destructrices !
Complices séditieux / Fraction pour la Vengeance