Le Parisien / dimanche 21 avril 2019
Vous les verrez prochainement en uniforme au bord des routes de l’Oise procéder à des contrôles routiers. Ou en ville, lors de patrouilles de contact. Eux, ce sont les 24 nouveaux réservistes qui vont intégrer les brigades de gendarmerie du département. Leur stage de préparation militaire gendarmerie (PMG) s’est achevé vendredi dernier, à Beynes (Yvelines).
Une formation intense de quinze jours continus où 21 instructeurs leur ont enseigné en version accélérée les fondamentaux indispensables pour leur permettre de renforcer les « unités d’active ». « On leur a appris les bases du milieu militaire, à se déplacer au pas et à défiler, à manipuler et utiliser une arme, détaille le chef d’escadron de réserve Desquiret, directeur du stage. Ils ont également été formés au secourisme. »
Et comme la rigueur est de mise dans la gendarmerie, les élèves ont dû se plier aux coutumes militaires : lit au carré, nettoyage quotidien des parties communes, etc. « En peu de temps, nous avons dû assimiler beaucoup de choses, note Béatrice, l’une des élèves de la session réservée à l’ex-Picardie. Le mental était là, alors on s’est accroché et on a tenu le coup. »
Comme cette Beauvaisienne de 35 ans, technicienne contrôle qualité chimie dans la vie de tous les jours, 58 autres candidats se sont portés volontaires pour défendre les valeurs de la gendarmerie, en fonction de leurs disponibilités. Seuls 52 ont terminé leur stage. « Il y a toujours un taux d’attrition, souligne le capitaine Buin, cheffe du bureau des compétences. Certains se blessent, d’autres se rendent compte qu’ils ne sont pas à leur place. »
Pas de quoi inquiéter les militaires. Les dossiers d’inscription ont augmenté ces dernières années. « Avant les attentats qui ont touché la France, nous recevions 200 dossiers de candidature par an au niveau régional. C’est désormais 400 », apprécie l’aspirante Tournay, chargée du recrutement. […]
« Ils sont une force indispensable pour le bon fonctionnement de nos compagnies, reconnaît le colonel Brémand, patron des gendarmes du département. En cas de crise, ils permettent de monter en puissance. Et la collaboration avec les gendarmes d’active est intéressante pour le partage des réseaux et leurs connaissances professionnelles. »
D’ici à quelques jours, ils seront donc sur le terrain aux côtés des 450 réservistes déjà sous contrat et des gendarmes d’active, pour les soutenir dans leurs missions. « Ils n’ont pas le même degré de responsabilité mais le but est le même », insiste le capitaine Buin.
Devenir réserviste est à la portée de tous. Pour être admissible, il faut être de nationalité française, avoir entre 17 et 40 ans, avoir satisfait aux obligations du service national et ne pas avoir de mention à son casier judiciaire. Il est conseillé d’avoir une bonne condition physique [et pas de scrupules; NdAtt.]. « Il y a de l’attente », prévient l’aspirante Tournay. La deuxième et dernière session de l’année, prévue fin juillet, est déjà complète.
Les réservistes sont affectés en fonction de leur lieu d’habitation et sont rémunérés 50 € net d’impôt par jour travaillé.